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mercredi 1 mai 2024
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BOUNA : Opération « ville morte »

Des jeunes manifestant leur colère devant le commissariat de police de Bouna, le 18 février

Des jeunes manifestant leur colère devant le commissariat de police de Bouna, le 18 février

Hier dimanche 28 février, Bouna (capitale de la région de Bounkani) a été paralysée par une opération « ville morte ». Le marché est resté fermé. Idem au niveau du transport : aucun véhicule n’a pu sortir ou entrer dans la ville. Les commerces ont baissé leurs rideaux. Pour les organisateurs de cette manifestation, « c’est le début d’une série d’actions vigoureuses qui iront jusqu’à fermeture de tous les services publics ».

Les nombreuses négociations entamées avec les autorités administratives pour éviter cette situation n’ont rien donné. Les jeunes ont mis leurs menaces à exécution. L’opération « ville morte », leur réaction face aux tracasseries routières dont ils affirment être victimes dans le département. Ces jeunes dénoncent la présence intempestive de check-points érigés par les forces de l’ordre sur toutes les artères de la ville et les routes principales menant au chef-lieu de région. Chaque usager de ces axes est racketté par les hommes en uniformes.

Les femmes qui se rendent au marché sont aussi « rançonnées ». La cuvette  de charbon de bois « taxée » 200 francs CFA par les tenants du corridor. En cas de refus de payer, la marchandise est confisquée.

À ces faits, s’ajoute l’ambiance de peur dans laquelle vivent les habitants, à cause de l’insécurité. Et surtout le sentiment général d’impunité dont jouissent les « bandits ». Appréhendés par la police, des personnes connues dans le milieu de la pègre sont vite remises en liberté. La police se justifie par un « défaut de preuves » de leur culpabilité. Mais la majorité des populations dénonce des recouvrements rapides de liberté « contre paiement d’argent ».

Face à ces problèmes, différents responsables de jeunes ont rencontré le préfet de région, jeudi 18 février. Ils ont exprimé à Tuo Fozié leurs doléances : levée sans délai des corridors illégaux dans le département, libération immédiate des pistes et autres routes érigées en « check-points à péage », le départ du commissaire de police de la ville.

Certains jeunes n’ont pas attendu la fin de la rencontre avec le préfet. Ils ont démantelé de force le corridor sur la route Bouna-Doropo. Un acte qui a donné l’alerte de « lendemains orageux ». L’opération « ville morte » du 28 février somme comme le premier acte d’un feuilleton à l’issue imprévisible. Attention !

CORRESPONDANCE PARTICULIÈRE




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