Cette année encore, la tradition a été respectée à l’Union des jeunes de Pinda-Boroko (UJPB). Kouadio N’Guettia Yves, au terme de ses 2 mandats à la tête de l’organisation (2018-2023), a cédé la place à Kra Kobenan Alban. C’est en avril dernier que l’étudiant en master de droit privé a été élu nouveau président. Son investiture a eu lieu dans une des salles de l’École nationale d’administration (ENA), à Abidjan, samedi 18 novembre.
La cérémonie, parrainée par le préfet Yao N’Guettia Jérôme, a été couplée avec la réception officielle puis le baptême des nouveaux bacheliers de la sous-préfecture de Pinda-Boroko. Ils sont une vingtaine à qui des diplômes d’honneur ont été remis. Avant cette étape, Kouadio N’Guettia Yves a passé en revue ses actions durant les 5 années comme président de l’UJPB. Bilan positif, selon lui. Avec notamment des formations en entrepreneuriat qu’il a initiées au profit des membres de la structure. Il part donc le cœur léger. N’Guettia Yves a le sentiment du devoir bien accompli. Son successeur Kra Kobenan Alban a promis élargir les sillons dont il a hérité. Il a lancé un appel aux 257 membres de l’UJPB pour une union sacrée autour de lui en vue de relever des défis communs encore plus grands. Singulièrement l’emploi.
Sur cette question de l’insertion socioprofessionnelle, l’inspecteur des douanes, N’Guettia Kouakou Michel, un des cadres de Kouassi-N’Dawa, a demandé aux jeunes de s’armer de courage et cultiver entre eux la solidarité, l’entraide. Des valeurs qui, a-t-il raconté, ont joué un rôle décisif dans ce qu’il est devenu aujourd’hui. Lui qui, au départ, voulait intégrer l’École normale supérieure (ENS) pour devenir éducateur, a brillamment réussi le concours d’entrée à l’ENA sur conseil d’autres personnes. Le portrait qu’il a dressé du parrain de la cérémonie d’investiture est encore une preuve d’abnégation. Une invite à l’espoir, malgré les difficultés de la vie.
Taciturne, le préfet Yao N’Guettia Jérôme a lui-même recommandé la résilience aux jeunes. Que ces derniers ne cherchent pas fuir les problèmes ! Mais les affronter. Car, pour lui, chaque être humain a une difficulté qu’il doit résoudre pour avancer. Actuellement directeur de cabinet adjoint du ministère d’État, ministère de la Fonction publique et de la modernisation de l’administration, il a captivé l’attention de l’auditoire en retraçant un bout du chemin qui l’a conduit à cette haute fonction. Il y avait trop d’épines à affronter. Déjà à l’école primaire, les choses n’étaient pas simples. Orienté directement à Abidjan après son succès au concours d’entrée en 6e, elles étaient encore compliquées. De Pinda-Boroko directement à la métropole, c’était un grand saut dans l’inconnu. Un dépaysement qui n’a pas eu raison de sa détermination à réussir. Lui également a fait l’ENA, après des études de philosophie à l’université de Cocody. C’est pourquoi il a exhorté chaque jeune, pour son propre accomplissement professionnel, à embrasser le métier qui épouse sa vocation réelle. « Celui qui n’aime pas les enfants ne devrait pas chercher à aller au CAFOP pour devenir instituteur. Tout comme celui qui n’a pas un sens élevé de la morale ne doit travailler dans les régies financières », a-t-il conseillé.
La fête d’investiture, riche en enseignements sur les péripéties de la vie, s’est achevée par un cocktail dinatoire. Le plaisir n’a pas été boudé.
OSSÈNE OUATTARA