À Bondoukou, le Sacraboutou ferme chaque année le chapitre de la fête du Ramadan. Plus qu’une danse, il est une démonstration guerrière. Un symbole. Un repère culturel qui respecte la même date. Et la même heure : l’après-midi de la grande prière (de 16 heures à 18 heures).
Parés de leurs habits de guerriers (boubous ornés de gris-gris réels ou factices), affublés de masques, et coiffés de perruques ou de chéchias, les jeunes gens paradent. Ceux-ci d’ordinaire ressemblant à de farouches guerriers. Avec leurs visages noircis de charbon, ils investissent rues et ruelles. Derrières eux, des jeunes filles chantent et dansent dans leurs costumes de kouroubi. Quant à la foule, bruyante et mouvante comme dans un carnaval.
Parfois, il arrive qu’un guerrier se détache du groupe et prenne en chasse un des curieux spectateurs. Rien de méchant, juste pour faire rire.
Pas de restriction particulière pour participer à la danse. Pourvu qu’on soit un jeune musulman. Exigence de la tradition.
Attention: ne pas confondre la danse Sacraboutou et la confrérie dozo. Aucun lien entre eux, en dépit de la ressemblance des accoutrements.
Le Sacraboutou sport – l’équipe locale de football – doit son nom à cette danse culturelle.
OSSÈNE OUATTARA
Au contraire le sacraboutou est une danse dozo. C’est pourquoi l’apothéose de la danse se fait au quartier Donzosso.. Pour rappel Donzosso veut dire le village du dozo (guerrier). Nos ancêtres étaient des chasseurs et au cours de cette danse, les descendants de ces guerriers portent les habits de leurs ancêtres.
C’est juste pour éviter la confusion chez nos lecteurs que Bondoukou n’est pas une « aire géographique » de cette confrérie de chasseurs, au contraire de Korhogo,…dans le grand Nord de Côte d’Ivoire. Sinon aussi haut qu’on monte l’échelle de l’histoire, la connexion reste évidente.
Bien à vous !