« La question de la promotion de la fabrication locale des machines et pièces de rechange et de l’efficacité productive doit être élevée au rang de priorité si nous voulons développer une industrie du cajou qui soit compétitive et durable ». Ces propos ont été tenus le 8 novembre 2018 par Souleymame Diarrassouba (ministre du Commerce, de l’industrie et de la promotion des PME), à l’ouverture du 3ème Salon international des équipements et des technologies de transformation de l’anacarde (SIETTA). Sur les 20 équipementiers présents à ce rendez-vous, 17 étaient des nationaux. Cette percée des locaux sur le marché des machines affiche bien l’ambition de la Côte d’Ivoire : ne plus être tributaire des compétences extérieures, notamment du Viêt Nam et l’Inde, pour transformer ses noix brutes de cajou. Raison pour laquelle le Conseil du coton et de l’anacarde (CCA), à travers le Projet de promotion de la compétitivité de la chaîne des valeurs de l’anacarde (PPCA), a suscité la création d’une union des fabricants nationaux d’équipements industriels.
Réunis en Assemblée générale ce vendredi 14 janvier à Yamoussoukro, au Centre des innovations et des technologies de l’anacarde (CITA), des concepteurs et vendeurs de machines spécialisées dans la transformation ont formalisé la naissance de leur faîtière, la PETRAPA-CI [Plateforme des équipementiers pour la transformation des produits agricoles de Côte d’Ivoire]. Elle désigne les fabricants de machines, usiniers de pièces de rechange, prestataires de service. La mise en place de la PETRAPA intervient après des ateliers qui ont défini le cadre juridique et les instruments nécessaires à l’opérationnalisation de la plateforme, l’identification de mesures d’appui pour une éclosion de la production locale des équipements dans les principaux secteurs que sont l’approvisionnement en matières premières, la conception des équipements, leur fabrication ou reproduction, promotion, maintenance, les relations entre équipementiers et transformateurs…

Adama Coulibaly souhaite que le prochain SIETTA soit marqué par la forte participation des « champions nationaux » avec leurs machines estampillées « made in Côte d’Ivoire »
Fabriquer localement les équipements présente plus d’avantages. « Avec la production de noix brutes, la Côte d’Ivoire ne capte que 20% de la valeur. Avec la transformation, c’est 60%. En s’appuyant sur des équipements locaux, les gains pour le pays peuvent monter à 80% », a relevé Adama Coulibaly, directeur général du CCA. Pour cause, la plupart des matériels dont sont équipées les unités de transformation existantes ou en cours de construction sont importées d’Inde ou du Viêt Nam. Lorsque surviennent des pannes, les usines cessent de fonctionner. Le temps de passer commande à l’extérieur. Il faut attendre plusieurs mois avant que la pièce de rechange arrive. Une perte de temps et de revenus pour les transformateurs.
Les espoirs des responsables du régulateur de la filière anacarde aux équipementiers locaux sont grands. Adama Coulibaly souhaite que le prochain Salon international des équipements et des technologies de transformation de l’anacarde prévu en 2023 soit marqué par la forte participation de ces « champions nationaux » avec leurs machines estampillées « made in Côte d’Ivoire ». L’élection du président de la PETRAPA et la présentation des membres du bureau ont constitué l’épilogue des travaux de l’Assemblée générale. C’est Pangni Paul qui présidera aux destinées de l’organisation durant les 3 prochaines années.
OSSÈNE OUATTARA