L’inimitié entre Kobenan Kouassi Adjoumani (ministre des Ressources animales et halieutiques) et Yoboua Kouabenan Cévérin (député-maire d’Assuéfry et président de l’AS Tanda) ne laisse personne indifférent. Cette haine entre les 2 hommes a suscité la réaction d’un lecteur qui, en mai 2016, a publié une chronique dans laquelle le néologisme politiciennerie est utilisé pour dépeindre la situation des « frères » ennemis. Conséquence de leur guéguerre, le clivage du District du Zanzan en pro-Adjoumani et pro-Cévérin.
À Kouassi-Séranou où ils étaient, vendredi 28 juillet, pour fêter la promotion d’un fils de ce village au grade de Général de brigade, Adjoumani et Cévérin ont surpris plus d’un. Ils ont fait la paix des braves. « Le député Cévérin est un homme gentil et généreux. Dans notre division, chacun de nous deux perd quelque chose », a affirmé le ministre. Il a rejeté sur d’autres personnes la faute de son désamour avec le député-maire. « Des gens ont pensé nous diviser pour assouvir leurs intérêts. Il ne sert à rien de faire des palabres inutiles. J’invite tout le monde à nous suivre en faisant la paix. Cévérin est un petit que j’aime. Et je sais qu’il m’aime aussi. Alors, ne nous divisez plus ! On veut aller de l’avant », a conclu celui surnommé Éléphant du Zanzan.
Même discours de réconciliation tenu par Yoboua Cévérin. « Notre région a besoin de paix pour assurer pleinement son développement. Le grand-frère Adjoumani et moi sommes longuement embrassés. Il n’y a donc plus de raison de faire des palabres. Définitivement, nous enterrons la hache de guerre ». Et le président de l’AS Tanda de lancer à ses partisans : « J’invite tous mes partisans à nous rejoindre dans cette réconciliation. Désormais nous travaillerons main dans la main avec pour boussole le ministre Adjoumani qui m’a conduit à la politique ».
Mise en scène ou volonté sincère de réconciliation entre frères ennemis ? Pas la génuflexion du maire d’Assuéfry qui réussira à dissiper les doutes de certains témoins. Yoboua Cévérin avait le visage fermé. Comme s’il avait été pris de court. « Réconciliation opportuniste entre 2 hommes qui ne pouvaient faire autrement devant leur hôte Alain-Richard Donwahi », doutent des personnes. Le jugement aurait été différent si c’était une cérémonie organisée exclusivement pour sceller la paix entre eux.
Aux 2 « poids lourds » de montrer dans leur comportement que certains ont eu tort de douter de leur sincérité. Les oreilles sont désormais dressées. Chaque mot que l’un prononcera à l’égard de l’autre sera analysé à la loupe.
ANGE KOUMAN