
Le rendez-vous du CICG avec Adama Coulibaly a permis d’éclairer la lanterne des journalistes sur les 2 produits agricoles d’exportation
Dans le cadre des rencontres hebdomadaires du Centre d’information et de communication gouvernementale (CICG) avec un membre du gouvernement ou un dirigeant d’entreprise publique, le directeur général du Conseil du coton et de l’anacarde (CCA) était face à des journalistes, mardi 4 juin. Adama Coulibaly a éclairé leur lanterne sur les 2 filières agricoles. Bien que ces derniers constituent des pans entiers de l’économie ivoirienne, les connaissances de ces produits par la plupart des hommes et femmes de médias sont parcellaires. Conséquence : les articles de presse relatifs à ces filières sont souvent biaisés. Comme le cas d’usines de transformation fermées où des journalistes se sont empressés de rapporter que cela est dû à un manque de noix brutes de cajou dont la Côte d’Ivoire est pourtant premier producteur mondial avec plus de 1,2 millions de tonnes en 2023.
Le rendez-vous du CICG avec le premier responsable de la filière a permis d’éclaircir une telle question. Pour Adama Coulibaly, la situation de ces unités de transformation est le résultat du manque de financement par les banques, malgré toutes les initiatives prises par le CCA pour faciliter les choses. Il a également fait la lumière sur le mode de fixation des prix d’achat des produits. Un processus complexe dans lequel interviennent toutes les familles de la filière : producteurs, acheteurs, exportateurs et transformateurs. Ce n’est pas un travail qui se fait au pifomètre, comme bon nombre de personnes pourraient le croire, a précisé le patron de l’organe de régulation.
Sur les chiffres, il s’est voulu encore plus clair. Le coton se portait bien avec un pic de production de 539.623 tonnes pendant la traite 2021-2022, avant que le volume ne dégringole en 2022-2023 à 236.175 tonnes. Une chute imputée à des nuées d’insectes (les jassides) qui ont décimé des centaines d’hectares de champs. La situation est en nette amélioration, selon le directeur général. Soulignant que la production a connu une hausse au cours de la campagne 2023-2024 avec 343.870 tonnes. Adama Coulibaly a partagé son optimisme sur l’avenir de l’or blanc avec l’installation prochaine de 2 nouvelles sociétés cotonnières en Côte d’Ivoire. Ce qui, espère-t-il, va refaire de Bouaké la capitale de l’industrie textile et de l’habillement de l’Afrique de l’Ouest. Rappelant la signature de protocoles d’accord dans ce sens lors du forum « Invest in Bouaké » tenu jeudi 25 janvier 2024.

Une vue de quelques hommes et femmes de médias présents à la conférence de presse du directeur général des filières coton & anacarde, ce 4 juin 2024
Pour la filière cajou, les projections de production de 1.250.000 tonnes en début de campagne 2024 ne seront pas atteintes, a affirmé le directeur général. En cause, des conditions climatiques défavorables. Notamment des bouffées extrêmes de chaleur qui ont brûlé les fleurs des anacardiers. Mais l’organe de régulation s’attend à une production de 1 million de tonnes. Ce qui est loin d’être négligeable, puisque ce volume confortera la position de la Côte d’Ivoire représentant au moins 40% de l’offre mondiale en noix brutes.
Le segment de la transformation connaît une embellie. « Notre ambition est de transformer 50% de la production d’ici à 2027 », a annoncé Adama Coulibaly. Qui a indiqué qu’en 2023, le pays a transformé 265.863 tonnes de noix brutes. Soit un taux d’environ 22%. La quantité n’était que de 40.383 tonnes en 2016, correspondant à 6.22%. Cette tendance haussière classe la Côte d’Ivoire 3e pays transformateur au monde et 2e fournisseur d’amandes sur le marché international, s’est réjoui le régulateur de la filière. Ces chiffres pourraient grimper en 2024 avec l’ouverture d’autres unités de transformation à Odienné, Boundiali et Bondoukou.
OSSÈNE OUATTARA