Tikoro Ouattara, président intérimaire du Conseil général, ne comprend pas pourquoi le PDCI ne l’a pas choisi pour porter ses couleurs aux prochaines Régionales. « Au moment des labours, tu disparais. Quand vient la récolte, c’est là que tu apparais. Ainsi va la vie. Pour le peu de temps passé à la tête de ce Conseil général, je pars satisfait. Mon bilan est positif dans l’ensemble. Et ce n’est pas le peuple du Bounkani qui dira le contraire, au regard des encouragements et félicitations que je reçois de sa part », nous a-t-il confié au téléphone. En effet, Palé Dimaté, considéré comme « Judas » pour avoir flirté avec Laurent Gbagbo, a été préféré pour conduire le PDCI à l’élection du Conseil régional.
Ce choix serait-il motivé par des raisons ethniques ? Oui, « parce qu’il est Lobi. Les Lobi sont majoritaires dans le Bounkani. Ce motif révoltant a amené les 5 délégués de la région à s’interroger sur la valeur d’une sanction au PDCI. Ils ont même adressé une correspondance à la direction du parti pour dénoncer cet état de fait, et appelé à ne pas soutenir Palé Dimaté », selon un responsable du parti sexagénaire.
Même problème au RDR. Cette formation politique a mis du temps pour se choisir un candidat. « Camara Loukimane, candidat pressenti du RDR, a dû diluer son vin au profit de Palé Ollo Sib pour les mêmes motifs. Du coup, le RHDP qui était pressenti, avec Palé Dimaté comme tête de liste, vole en éclats sous la pression des cadres du RDR. Ceux-ci ne sont pas de l’ethnie lobi », d’après notre source. Dans cette grisaille, une liste indépendante composée essentiellement de Malinké, Koulango et autres, se profile à l’horizon. Elle vient comme pour apporter un démenti aux affirmations de certains hommes politiques. Selon lesquelles le Bounkani est dominé par les Lobi.
Le débat sur les élections locales dans le Bounkani est en train de devenir malsain. Il glisse dangereusement sur le terrain ethnique. Des considérations qui risquent de pourrir la vie dans cette région longtemps en retard. Qu’adviendra-t-il si la nouvelle loi sur le statut des chefs traditionnels est votée ? En effet, les Koulango se considèrent propriétaires terriens. Quant aux Lobi, ils ont aussi de gros villages et des chefs charismatiques. Pour des questions politiques, 2 peuples vivant en symbiose se regardent de plus en plus en chien de faïence. La récente visite du roi de Bouna (sa Majesté Djarakoroni II) à Hamed Bakayoko, ministre de l’Intérieur, n’est pas fortuite.
Rosemonde Desuza
Pour ma part,l’article est très emouvant et constructif mè il fo a tout pris eviter le clash entre koulango,malinke et lobi.car au dela de nos divergeances politik la cohesion sociale doit demeurer ds le zanzan.
je voudrais a poter une précision de fond ;les koulango sont les propriétaires exclusifs des terres de bouna
Refuser de voir les lobi aux affaires, c’est aussi ce qui est souhaité? Combien y a-t-il de candidats lobi aux municipales? Aucun. Et pourtant, les lobi n’en parlent pas, ils n’en font pas un problème, parce que pour eux, il n’y a pas de problème. Supposons que Loukimane soit retenu pour le RDR et Tikoro pour le PDCI aux régionales. Il n’y aurait donc aucun lobi. Ce ne serait pas ainsi vouloir ce qu’on refuse aux autres? Chers frères, ayons du respect pour les autres. Le lobi n’est pas un bétail électoral. En plus du nombre, c’est un acteur économique majeur dans le Bounkani… Bref, pour cette élection, que les partis laissent les candidats aller à la chasse aux voix et que le meilleur retourne au parti dont il se réclame.
Pourquoi voir le pire parceque certaines personnes n’auraient pas été retenues par leur formation politique? C’est dangereux et malheureux de juger des échecs à l’aune des antagonismes tribaux. Des communautés vivent et elles sont obligées de vivre ensemble sur un espace; ne vaut il pas mieux envisager une cohabitation harmonieuse et pacifique? L’égoisme des hommes politiques et leurs ambitions démésurées réduites à leurs propres personnes s’étalent là encore: il s’agit là d’assemblées pour construire le développement; qu’est ce qui empêche que tous se retrouvent ensemble. Les Lobis sont très nombreux et c’est pourquoi ils ont besoin de s’organiser; quand on doit s’adresser à eux, à qui doit on parler; ils sont besoin de désigner celui qui parler en leur nom, aussi bien vis à vis des autorités coutumières qui les hébergent, que de l’administration; il ne s’agit nullement de créer un royaume dans un royaume! il ne s’agit là que d’une exploitation voulue et entretenue par ceux à qui profite la division dans le Bounkani