
Les producteurs du département de Kouassi-Kouassikro (région N’Zi) réunis dans une plantation à Bonzi-Malékro pour écouter les agents sensibilisateurs envoyés par le Conseil du coton et de l’anacarde
Téhini, Bouna, Bondoukou, Koun-Fao, Madinani, Dikodougou, Mankono, Kouassi-Kouassikro. Du 3 au 8 février, ces localités et 17 autres, toutes situées dans les 12 régions de culture du cajou, ont accueilli des équipes de sensibilisation. Composées d’agents de l’Agence nationale d’appui au développement rural (ANADER) et de l’Organisation interprofessionnelle agricole (OIA) de la filière anacarde, ces équipes ont échangé avec les producteurs quant à ce que ces derniers doivent faire pour allier grande production et qualité. La Côte d’Ivoire ne compte pas dégringoler de son rang de premier producteur mondial de noix brutes de cajou. Le pays veut surtout inscrire son nom sur la liste de ceux qui produisent de l’anacarde de qualité.
Pour cela, des missions sont envoyées chaque année vers les producteurs en début de campagne de commercialisation. Objectif : les sensibiliser. Pour une ambition de production de plus d’1 million de tonnes en 2025, les consignes données dans chaque localité sont les mêmes. Les conseils aux producteurs ont porté sur les activités liées à la récolte des noix et leur conservation. Ils ont été appelés à laisser tomber naturellement les pommes mûres. Une fois à terre, les ramasser et détacher chaque noix de la pomme.
Le séchage : étape déterminante de la qualité des noix
Il est essentiel de séparer les noix de cajou de leurs pommes et de les nettoyer pour éliminer tout résidu de pulpe. Pour une bonne séparation, il est conseillé de le faire avec une ficelle. Cette opération prévient la pourriture et prépare les noix pour le séchage. À cette étape, il est recommandé de les étaler uniformément sur des surfaces propres, comme des claies surélevées pour favoriser une aération optimale. Cette disposition facilite l’évaporation de l’humidité et protège les noix des animaux domestiques.

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Quid de la durée du séchage ? Selon les experts du Conseil du coton et de l’anacarde, le séchage peut durer de 2 à 3 jours par temps de grand soleil. Et jusqu’à une semaine par temps couvert. Les noix sont considérées comme suffisamment sèches lorsqu’elles atteignent un taux d’humidité résiduel de 8 % à 10 %.
Après séchage, il est crucial de laisser les noix refroidir à l’ombre. Cette étape évite la condensation et prévient une réhumidification qui pourrait abîmer les noix avec présence de la moisissure. Puis les trier avant de les mettre dans des sacs en jute. Enfin, stocker les sacs d’anacarde dans un endroit aéré.
Avec la qualité comme facteur déterminant le prix de vente de tout article, une revalorisation du prix d’achat aux producteurs n’est pas à exclure sur le terrain s’ils appliquent ces recommandations. Déjà dans la région Béré, le kilogramme de noix de cajou bien séchées s’achète à 450 francs CFA, selon Coulibaly Sandona (délégué régional du Conseil du coton et de l’anacarde). Soit 25 francs CFA de plus sur les 425 francs CFA officiels annoncés par le gouvernement.
OSSÈNE OUATTARA