Nuit de samedi 3 juin 2017. Son élection comme plus belle fille de Côte d’Ivoire a donné de la fierté à sa région : le Zanzan. Mais Gbané Mandjalia aurait pu rater l’occasion de se porter candidate aux présélections Miss Côte d’Ivoire 2017 à Bondoukou pour représenter tout le Nord-Est à la finale nationale. Quelqu’un a travaillé dur pour que le Zanzan soit retenu comme une des régions-étapes pour les présélections. C’était pas gagné d’avance !
« Félicitations aux bonnes volontés qui ont contribué à cette victoire qui fait la fierté de tous. Mais il faut rendre à César ce qui est à César. C’est pourquoi je salue très chaleureusement Malick Koffi, grâce à qui Bondoukou a pu obtenir l’organisation, jusqu’à ce jour, de la présélection du concours Miss CI et dont il préside avec un grand talent le comité régional. Je pense que le Gontougo, uni, saura rendre un hommage mérité à ce valeureux fils », a écrit l’ex-préfet de la région de Gontougo, Goun François, au lendemain du sacre de Gbané Mandjalia. Honneur donc à Malick Koffi ! Qui est-il ?
Natif de Tanganmourou (département de Tanda), Serge Malick Koffi est entrepreneur culturel de profession. Résidant à Abidjan depuis des décennies, il avait fini par devenir « étranger » à son village et à sa région d’origine. Il n’y allait plus. « Mais je n’ai pas pour autant couper tout lien avec ma terre natale », confesse-t-il. Grâce aux médias, le promoteur culturel s’informait sur ce qui se passe dans le Zanzan. Malick constate que Bondoukou était ignorée dans le choix des villes abritant les présélections régionales du concours Miss Côte d’Ivoire. Depuis 10 ans, cette compétition n’était pas organisée dans la région.
En 2013, il décide de changer la donne. Malick Koffi se rend au COMICI [Comité Miss Côte d’Ivoire] pour plaider la cause du Nord-Est. La réponse des responsables du concours de beauté, sans équivoque : pour l’inscription de Bondoukou sur la liste des villes devant abriter une des étapes des présélections, l’autorisation du préfet de la région ou du maire de la ville est requise. L’entrepreneur culturel saute dans un autocar et se rend pour la première fois dans la « cité aux mille mosquées ». Il tempête, galère. Puis, finit par rencontrer le préfet Goun François. L’administrateur lui fait confiance et signe le précieux document. « Depuis cette date, le soutien du préfet ne nous n’a jamais fait défaut », salue le président du Comité régional de Miss CI.
Le Zanzan obtient le Prix de la meilleure organisation en 2013, pour sa première participation, après 10 ans d’absence. En 2014, la Miss du Zanzan, Billon Marie-Quelen, termine 4ème à la finale nationale. En 2015, la région est doublement honorée. Sa candidate, Alicia Kobenan, élue 2ème Dauphine à la finale. Le Comité régional présidé par Serge Malick reçoit le Prix de la meilleure recherche de candidates.
En 2016, c’est la chute. Le COMICI rétrograde la région pour « manquements au respect du cahier des charges », explique l’entrepreneur culturel. La sanction est lourde : mise à l’écart de Bondoukou comme ville-étape des présélections. « Je me suis alors rendu dans les autres Comités régionaux qui totalisaient plus d’années d’expérience que nous dans l’organisation de la compétition. De leurs conseils, nous avons travaillé crânement en 2017 », affirme le natif de Tanganmourou. Sa détermination a polarisé les regards de millions de téléspectateurs sur Gbané Mandjalia et la région que la candidate représente, la nuit du 3 juin.
Serge Malick Koffi reste cependant lucide. « La fougue seule ne suffit pas dans ce concours de beauté », admet-il. Il faut de l’argent, assez de moyens financiers pour « la mise au vert » des candidates. L’homme ne tari pas de mots de gratitude à l’égard des ministres Kobenan Kouassi Adjoumani et Nialé Kaba, du maire Koné Hiliassou, du président Kossonou Kouassi Ignace (Conseil régional de Gontougo). Depuis 2013, ces personnalités l’accompagnent en mettant à sa disposition des moyens. Il n’oublie surtout pas l’ex-préfet de région, Goun François, à qui il attribue la paternité du succès de la candidate du Zanzan. Même si l’administrateur affirme le contraire en renvoyant la balle au promoteur culturel.
Mademoiselle Gbané Mandjalia et Djama Dubois Fermandes (1ère Dauphine Miss Zanzan) seront présentées aux autorités de la région, annonce le responsable du Comité régional. Ce sera au cours d’une fête en leur honneur qui se déroulera à Bondoukou, après le Ramadan.
OSSÈNE OUATTARA
…Le ZANZAN régorge des talents sur tous les plans. Il suffit de croire en soi. Vraiment grand merci à l’aîné Serge Malick pour sa détermination et aussi toutes mes reconnaissances aux cadres et autorités qui ont cru. Félicitation à la Miss ainsi qu’à sa famille biologique et que Dieu continue de bénir le ZANZAN.