Initiée par Koné Hiliassou, l’opération de déguerpissement des commerçants des grandes artères de Bondoukou est entrée dans sa phase active. Elle intervient après plusieurs mois de sensibilisation et de rencontres avec les populations. Le jeudi 16 janvier, les machines sont entrées en action en démolissant les baraques anarchiquement érigées. L’action du maire, saluée par une partie de la population. Qui estime qu’elle donnera à la ville un aspect reluisant, avant une visite du président de la République annoncé dans la cité du 10 au 12 février prochain.
Mais la tension était vive. La tristesse se lisait sur des visages. Des commerçants ont dénoncé le fait que la mairie n’a pas aménagé un espace approprié pour les réinstaller. Comme beaucoup d’autres, Mory Al Ousseine a assisté, les yeux hagards, à la destruction de son box. Ce vendeur de téléphones portables au grand carrefour du marché central s’interroge : « que vais-je devenir avec mes 7 épouses et mes 7 enfants ? ». Même amertume chez dame Ouattara Anzata, dit Tata. « C’est en ce lieu que nous venons chercher de quoi à manger à nos enfants. Comment allons-nous faire ? », se demande-t-elle, en langue bambara.
Du côté du maire résident, c’est la sérénité. « Depuis octobre dernier, nous avons demandé aux commerçants de quitter les espaces publics en bordure des grandes voies. Ces occupations anarchiques causent de nombreux accidents. La mairie a pris ses responsabilités en initiant cette opération qui prend fin ce vendredi (le 17 janvier, NDLR). Cela va donner à la ville un visage moderne. L’opération n’est dirigée contre personne. Nous le faisons pour le bien de la population », a déclaré Ouattara Bourahima.