Distant de 35 km de Bouna (chef-lieu de région), Vonkoro est handicapé par l’inexistence d’infrastructures économiques de base. Bordée par le fleuve Volta noire qui constitue la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Ghana, la localité peine à amorcer son développement. Une preuve de sa léthargie : le bac servant à rallier les 2 rives du fleuve. Son état de défectuosité fait courir un réel danger aux usagers. Avec le risque de chavirement. Ce n’est pas le gestionnaire de l’instrument moyenâgeux qui soutiendra le contraire. « Pendant la traversée, l’eau s’y infiltre à divers endroits. Nous évacuons le liquide avec un aspirateur », explique Zinan Kipaud. Cet effort seul ne suffit pas à faire avancer l’engin. « En plus, il faut arrimer une pinasse au bac pour qu’il garde son équilibre pendant la traversée du fleuve », ajoute-t-il. Une solution rocambolesque aux conséquences imprévisibles.
Comme dans la quasi-totalité des villages de la région de Bounkani, l’approvisionnement en eau potable reste également un problème, à Vonkoro. Doté de 3 pompes hydrauliques à motricité humaine, une seule fonctionne par intermittences. Les 2 autres étant complètement hors d’usage. « Les habitants sont obligés de boire l’eau de la Volta noire », affirme, amer, Zinan Batou, chef de canton. Le fleuve est connu pour être infesté de larves. Conséquence : la bilharziose et l’onchocercose (cécité des rivières) sévissent dans la localité et ses environs. Les proportions sont endémiques.
Cette réalité aurait dû justifier la présence d’agents de santé publique à Vonkoro. Mais non ! Le centre de santé sorti de terre et équipé attend désespérément l’infirmier et la sage-femme. « Pour se faire soigner, les patients vont à Niandégué, à 25 km d’ici », dénonce Zinan Batou. Le chef plaide pour que cesse ce paradoxe par l’affectation du personnel soignant dans l’établissement sanitaire.
ANGE KOUMAN





