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vendredi 13 décembre 2024
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L’Ambassadeur Touré Fatimata : « … que l’on accepte avec humilité de reconnaître la place qui convient à tout un chacun »

Sa rigueur au travail lui a valu un surnom : la « Dame de fer ». Haut fonctionnaire depuis plusieurs décennies, madame Touré Fatimata est l’actuel Ambassadeur de Côte d’Ivoire en Guinée Équatoriale. La native de Bondoukou n’est pas insensible à la condition de la Femme, dans sa région. Quelles actions la Diplomate a-t-elle posées dans ce sens ? Quel message lance-t-elle pour le développement de Gontougo ? Son Excellence Fatimata à cœur ouvert !

La condition de la Femme à Bondoukou est au cœur des préoccupations de l'Ambassadeur Fatimata

La condition de la Femme à Bondoukou, au cœur des préoccupations de l’Ambassadeur Fatimata

Excellence, comment vous appelez-vous ? Touré Fatoumata ou Touré Fatimata ?

Touré Fatimata

En quelle année a débuté votre carrière de Diplomate ?

Ma carrière a débuté en 1977, après mon entrée à l’ENA par voie de concours direct, section Diplomatique. Formation en Belgique. Diplômée en Affaires européennes, à l’université Louvain-La-Neuve. Suivi d’un stage au ministère belge des Affaires étrangères.

Avant votre poste actuel, quels sont les pays dans lesquels vous avez représenté la Côte d’Ivoire ?

J’ai représenté la Côte d’Ivoire successivement en Italie, Espagne, Angleterre et Sénégal. Je suis la première femme Diplomate. Ambassadeur directeur Europe, en septembre 1996.

Excellence, vous êtes présentement en poste à Malabo. Vous  avez ouvert la première Représentation diplomatique de la Côte d’Ivoire en Guinée Équatoriale.  Est-ce un honneur ?

C’est l’expression de la confiance de Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, que je remercie très sincèrement pour avoir porté son choix sur ma modeste personne, première femme à ouvrir un Poste diplomatique.

On vous appelle la « Dame de fer ». Y a-t-il une histoire derrière ce surnom ?

La rigueur, la recherche de la qualité dans son domaine professionnel, et la discipline observée peuvent déranger. Cela entraîne ce type de surnom injustifié. Puisqu’il ne correspond à rien, à mon sens. Et il faut savoir faire le discernement entre la fonction et l’être.

Parlons de Bondoukou, votre ville ! La condition de la Femme semble vous tenir à cœur. Est-ce ce qui est à l’origine de la création de votre association dénommée Union Générale des Femmes de Bondoukou (UGEFEB) ?

Effectivement ! C’est pourquoi j’ai œuvré à la création de cette ONG. L’Union Générale des Femmes de Bondoukou est le creuset de la recherche de solutions aux problèmes des femmes dans notre région : scolarisation très faible, grossesses et mariages précoces, maladies, emplois précaires, phénomène des servantes, etc.

Pourquoi spécifiquement les femmes ?

Parce que c’est le maillon sensible, le plus faible de la société, et donc exposé à tous les fléaux qui minent cette société où la solidarité n’est plus la chose la plus partagée.

En quelle année l’UGEFEB a été créée ? Quels sont ses objectifs ?

L’UGEFEB a été créée en 1997 et fonctionne effectivement depuis 1998. Elle est composée à 80% de femmes analphabètes. L’ONG vise l’autonomisation de la femme rurale, en particulier.

Depuis sa création, quelles actions cette organisation a posées à l’endroit des femmes ?

Elles sont multiples. L’UGEFEB a initié des femmes à la culture de produits maraîchers. Elle a œuvré à la scolarisation des filles, apporté du soutien aux meilleurs élèves à travers l’octroi de bourses dans le Secondaire, organisé un voyage en Grèce pour un stage d’apprentissage de la pisciculture, à Ségou (Mali) pour s’imprégner des techniques agricoles dans les régions de sécheresse. L’UGEFEB a aussi pris en charge des cantines scolaires dans certains villages de la région, organisé des visites sur le terrain de responsables d’organisations internationales telles que le PNUD, l’UNICEF, l’Union Européenne, des Missions diplomatiques. Ces visites avaient un but : constater les difficultés, et ensuite apporter l’aide qui correspond. Ainsi, avant la crise de 1999, l’Ambassade de France et le Ministère de l’Éducation nationale nous ont apporté leur appui en matériel didactique pour les cours d’alphabétisation.

Toure-Fatimata-2

Dans vos combats pour l’émancipation des femmes, bénéficiez-vous du soutien des autres cadres de Bondoukou ?

En effet ! Certains cadres, dans la discrétion, apportent leur soutien moral à l’UGEFEB, qui travaille également à la promotion de la Femme dans notre région, dans ce même esprit. Son objectif essentiel étant le bien-être de la Femme. Je saisis cette opportunité pour remercier ces personnes de bonne volonté acquises à notre cause. Singulièrement, les défunts Adama Ouattara (ex-député) et Mahaman Ouattara dit Scierie, qui ont cru en nous dès le départ. Ils ont été présents à chaque étape de notre lutte contre la pauvreté. C’est le lieu de rappeler qu’en 1998, l’UGEFEB a été l’initiatrice de la mémorable visite dans le Zanzan de Madame Henriette Konan Bédié, ex-Première Dame, qui m’a adoptée. Je lui dis merci du fond du cœur pour toutes les actions menées en son temps dans notre région, notamment l’équipement de tous les centres de santé.

Excellence, 3 de vos collègues Hauts cadres du Zanzan qui dirigent des établissements publics ont récemment été suspendus de leurs fonctions. Ces suspensions sont intervenues à la suite de problèmes dans leur gestion. Avez-vous des commentaires ?

Pas de commentaires ! Cependant, je lance un vibrant appel à la cohésion et à l’entente de tous les cadres pour le développement de notre région trop en retard, en n’oubliant pas les principes qui en ont fait l’une de celles qui comptent dans notre pays : la probité. À preuve, les servantes originaires de Gontougo dont les ménages ne tarissent pas d’éloges à leur endroit : honnêteté, courage, courtoisie.

Craignez-vous d’autres mauvaises surprises pour des personnalités de votre région ?

Pas de commentaires !

Quel message souhaitez-vous lancer aux vôtres ?    

Travail, discipline, cohésion, loyauté dans la solidarité. Autant de principes qui nous guideront vers le développement de notre région qui regorge de potentialités humaines. Chacune et chacun de nous a sa partition à jouer, pourvu que l’on accepte avec humilité de reconnaître la place qui convient à tout un chacun. En tant que croyante pratiquante, Dieu est au contrôle de nos destins. Mes remerciements très sincères à l’équipe de infoduzanzan.com dont le promoteur a récemment fait honneur à la région, en remportant un prix en Afrique du Sud. Cela se fête et mérite tous nos encouragements. On y reviendra !

Interview réalisée par OSSÈNE OUATTARA




5 thoughts on “L’Ambassadeur Touré Fatimata : « … que l’on accepte avec humilité de reconnaître la place qui convient à tout un chacun »

  1. BEMAN DAOUDA - FRANCE

    Bonjour Infos du Zanzan, n’oublions pas que son SEM l’Ambassadeur est l’arrière petite fille des fondateurs de Bondoukou, donc une Princesse depuis le berceau. Si la grèce via le Consulat de Côte d’Ivoire est présente avec l’ouverture d’un Orphelinat sise ancien Hôtel du mont-zanzan; c’est aussi grâce au travail de notre Princesse. Elle soutien des actions partout en Afrique. Discrète et très efficace au nom de la République. « Oudjassolè Poko » Merci et Bravo Madame l’Ambassadrice.

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    1. Info du Zanzan Poster auteur

      Merci pour l’intérêt que vous portez aux articles de infoduzanzan.com. Nous voudrions vous rappeler que l’article qui a suscité votre réaction est une Interview, caractérisée par des questions du journaliste et les réponses de la personne interviewée. Ce sont ces réponses-là qui sont ensuite retranscrites.

      Bien à vous,

      répondre
  2. Ouattara

    Merci grande sœur pour ton intervention éclairante sur ta carrière et œuvres chers a ton cœur.
    Je suis heureuse que tu parles de la situation des servantes de la région du Gontougo.
    J’ai en effet beaucoup entendu parlé de ces servantes originaires de Bkou et région dont certains de mes collègues de la diplomatie font les éloges. Mais qu’elle dommage qu’elles ne traîne que celle seule réputation de bonnes ménagères depuis tant d’années.

    J’ai bon espoir qu’un jour viendra où les gens ne me diraient plus : Ah, tu es de Bkou, j’avais une aide, ou baby-sitter de chez toi. Qu’elle charmante personne ! Mais qu’au contraire, l’on dira des jeunes femmes de cette région, comme me l’avait dit récemment, SEM. N’Goran l’Ambassadeur de CI au Canada, en parlant de toi, ta grande sœur est une sacrée femme. Intelligente, compétente, etc.
    Que Dieu t’accorde longue vie.

    Excellent week-end
    Madjalia Ouattara

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