Trois jours après l’attaque sanglante perpétrée contre un véhicule de transfert de fonds de la société CODIVAL à quelques encablures de Kotogwanda, on en sait un peu plus sur le mode opératoire des braqueurs.

Les marteaux abandonnés par les braqueurs dans leur fuite
Selon des usagers qui étaient de passage au moment des faits, dès qu’ils ont aperçu venir la fourgonnette de CODIVAL, les bandits ont stationné au milieu de la route un camion benne rempli de sable issu de l’orpaillage. Sentant le piège, le conducteur du véhicule de transport de fonds a essayé de se frayer un chemin en percutant le côté passager du camion. Malheureusement, la violence du choc va abîmer l’avant de la fourgonnette. Le chauffeur perd la maîtrise de la direction. L’engin s’arrête.

L’état du camion benne après son choc avec le fourgon blindé de CODIVAL
Les braqueurs, au nombre de 4, sortent de la broussaille et encerclent la voiture de CODIVAL. Armes au poing, ils intiment à ses 3 occupants l’ordre de descendre. Les agents refusent. Avec des marteaux, les voleurs tentent de briser les vitres pour les atteindre. Échec. Le véhicule est blindé. Ils ont alors menacé d’y mettre le feu.
Obligés de descendre pour éviter d’être brûlés vifs à l’intérieur, chacun des 3 compagnons de route a reçu des balles, une fois les pieds à terre. Grièvement blessés, les salariés de CODIVAL ont refusé de donner aux bandits les codes d’accès aux 2 coffres-forts de leur fourgonnette.

L’arrivée des forces de l’ordre a mis en déroute les bandits
Entre le moment où les braqueurs ont tenté de pénétrer à l’intérieur de la voiture accidentée et l’ouverture de sa portière gauche par les convoyeurs de fonds, de longues minutes se sont écoulées. Un temps assez suffisant pour un motocycliste d’informer des gendarmes en poste avancé à Kotogwanda. Ces derniers donneront l’alerte à leur brigade de Koun-Fao. Les bandits ont pris la fuite à l’arrivée des corps habillés, abandonnant leurs marteaux sur les lieux, sans réussir à emporter un seul billet de banque.

Koné (Alister), salarié à CODIVAL, mortellement blessé dans l’attaque du fourgon
Malheureusement, l’agent Koné (Alister) a succombé à ses blessures, peu après son évacuation à l’hôpital général d’Agnibilékrou.
Des complicités ?
Ce braquage suscite beaucoup de questions. Le camion impliqué dans l’attaque était garé sur le bas côté de la route depuis 2 jours. Il ne porte pas de plaque d’immatriculation et sa peinture est neuve. Nul doute qu’il attendait le passage de la fourgonnette pour se mettre en action. À qui appartient-il ? Comment les braqueurs ont su que CODIVAL passait ce lundi 19 mars vers 13 heures ? Sur quel site d’orpaillage artisanal la benne a été chargée de sable ?
Les départements de Koun-Fao et Tanda grouillent de chercheurs d’or illégaux. Depuis leur présence, les vols à main armée sont fréquents. Mardi 30 janvier, 17 heures. À Assafo, près de Tanda, un braquage sur une mine a coûté la vie au nommé Sana Ousseini.
OSSÈNE OUATTARA