
Le chef de Diamba, Nanan Kouakou N’Guessan, pendant la fête de l’igname ce vendredi 24 octobre 2025
La fièvre de l’élection présidentielle de samedi 25 octobre a éclipsé la fête de l’igname célébrée la veille dans la région Gontougo. Important moment pour les Akans en général et le peuple brong en particulier, cette fête constitue le point de départ d’une nouvelle année. À Diamba, dans le département de Tanda, l’actualité politique morose n’a pas eu raison des réjouissances autour du nouveau tubercule. Il y a eu fête.
Matinée de vendredi 24 octobre. C’est à l’unisson que les habitants de ce chef-lieu de sous-préfecture ont porté le chef de village, Nanan Kouakou N’Guessan, jusqu’à la Baya, la rivière sacrée. Les mêmes égards ont été dus au chef du quartier Adjoumanebéni, Kouadio Noël. Ils ont été assistés d’un autre : le Danlè Insè (chef du quartier des forgerons), Adingra Badou, alias Souga.

Le chef du quartier Adjoumanebéni, Kouadio Noël
Dans une mutualisation de leurs prières, le premier responsable de Diamba et ses 2 assesseurs communautaires ont demandé aux mânes des ancêtres protection tout au long de l’année qui débute. Notamment, la santé, la prospérité et la paix entre humains. Puis ils ont rendu hommage aux aïeuls pour avoir permis la sortie de terre de la nouvelle igname en vue de la nourriture des vivants que nous sommes. Dette de sens oblige.

Après les libations et autres sacrifices à la rivière, le retour des chefs dans le village a donné lieu à une procession dans les ruelles agrémentée de rythmes imposés par l’orchestre locale de batterie-fanfare. Après quoi, l’on s’est repu du foutou d’igname concocté par des mains expertes. Les femmes de la région traînent cette réputation depuis des lustres.

Selon l’histoire, c’est grâce au féculent que les Brong ont survécu pendant leur exode, fuyant la guerre de conquête d’Ossei Tutu, roi des Ashanti (Ghana). La fête de l’igname, sur l’ensemble de la région, intervient 52 jours après que le chef de Guiendé a consommé le tubercule. Il est héritier de Fiéné ou Atta Kouamé, l’ancêtre ayant mangé pour la toute première fois l’igname.
OSSÈNE OUATTARA



