Si l’on n’y prend garde, les ouvrages réalisés à coups de centaines de millions de CFA dans le cadre du Programme présidentiel d’urgence (PPU) et des visites d’État ne vivront pas longtemps. En cause, les constructions anarchiques, doublées de comportements frisant l’irresponsabilité.
À plusieurs endroits, le goudron fraîchement posé est englouti par l’ensablement. Situation faisant courir aux rues le risque de présenter leur état antérieur d’impraticabilité. Au niveau du réseau d’assainissement, même spectacle. Le relief de la ville étant accidenté avec des dénivelés, notamment le quartier Zanzan, les fines pluies se transforment en torrents pour les canalisations en contrebas. En s’écoulant, les eaux charrient le sable. Elles le déversent dans le réseau d’évacuation.
Ce problème naturel est aggravé par les comportements peu citoyens : des ordures délibérément jetées dans les caniveaux. Conséquence, les conduits de drainage se bouchent à la moindre pluie. L’eau, obligée de ruisseler sur le bitume. Si rien n’est fait, l’intégrité de ces nouveaux ouvrages sera affecté. La situation aura pour résultat la réduction de la durée de vie des réalisations. Bondoukou – autrefois une des villes les plus bitumées du pays – risque à nouveau de présenter le visage d’une capitale provinciale abandonnée.
Il faut s’attaquer au problème en amont. Le lit de la rivière Wamo est envahi par des constructions de tous ordres. Ce qui empêche l’eau de couler normalement. Dès la petite précipitation, tout déborde. Chacune des structures impliquées dans l’assainissement de la ville doit jouer son rôle. À commencer par les services techniques de la mairie. Vite agir pour préserver les acquis. Les canaux de drainage doivent régulièrement être curés et les constructions anarchiques détruites. Autrement, l’important travail de renaissance des infrastructures sera un gâchis. Le chef-lieu de région devra alors attendre plusieurs décennies pour espérer voir ses rues subir une autre cure de jouvence. Les entreprises commises aux tâches ont déjà quitté la ville avec leurs machines de terrassement.
OSSÈNE OUATTARA
vivement que les autorités prennent au sérieux ce phénomène d’insalubrité qui est source de nombreuses maladies; que des sanctions et même des peines de prison soient prises pour freiner ces comportements malsains de ceux qui s’adonnent à cette pratique de façon consciente ou inconsciente.Pour ma part la population a besoin d’être éduquée sur la notion de civisme par le canal des médias locaux ou régionaux en langue locale.Ce phénomène de salubrité doit tous nous intéresser car la mairie de Bondoukou fera tout son possible pour assainir la ville; mais si les uns et les autres ne changent pas de mentalité ; tous ces efforts seront en vains.