Il n’est pas resté indifférent aux propos du ministre Kouassi Adjoumani l’accusant de « ne pas travailler pour l’intérêt » de son parti, et de ne pas s’impliquer dans la promotion de l’ « appel de Daoukro ». Koné Amadou, maire de Tanda, « rétablit » les faits. Entretien.
Lors d’un meeting à Tanda, le ministre Adjoumani vous a accusé de n’avoir pas répondu présent à une cérémonie relative à l’ « appel de Daoukro ». En outre, il vous reproche d’avoir refusé de répondre à son appel. Que répondez-vous ?
Je suis très surpris par les dires du ministre Adjoumani, car je n’ai reçu d’invitation à cette manifestation de nos frères du PDCI ni en tant que secrétaire départemental du RDR de Tanda ni en tant que maire de la commune. Non plus, aucun de mes collaborateurs n’a été contacté. C’est plutôt à Bondoukou où nous étions à la rencontre des cadres et militants du RDR que monsieur Gbané, délégué départemental du PDCI, nous a informés d’une réunion de son parti le lendemain à Bondoukou, par rapport à l’appel de Daoukro. Nous étions en train de diffuser le film relatif à cet appel auquel il a bien voulu assister. Le lendemain 19 octobre, une forte délégation du RDR composée du secrétaire départemental de Bondoukou, du secrétaire national adjoint chargé du suivi et évaluation, du député de Bondoukou-commune, et de moi-même en ma qualité de secrétaire départemental de Tanda a pris part à la manifestation. Au cours de cette manifestation, le ministre s’est excusé publiquement pour des propos injurieux et diffamatoires qu’il aurait tenus contre moi la veille, à Tanda. Il m’a demandé, séance tenante, de l’en excuser. Je suis donc surpris que les journaux en fassent cas dans leurs publications du lundi dans lesquelles je découvre la gravité de ses propos.
Monsieur Adjoumani vous accuse également de ne pas vous engager dans la promotion de l’ « appel de Daoukro » qui profite, selon lui, au RDR, votre parti et celui du président Alassane Ouattara.
Je suis très surpris des allégations du ministre Adjoumani. Comme je l’ai dit, nous les cadres et élus du RDR de l’Est du pays, avons entreprit d’expliquer l’appel de Daoukro à tous nos militants. Le vendredi 17 octobre, tous les Départementaux de l’Est, notamment ceux de Bettié, Abengourou, Koun-Fao, Transua, Tanda, Bondoukou…, nous nous sommes retrouvés à Abengourou, de 22h à 2h, pour une réunion préparatoire de nos actions à venir dans la région. C’est suite à cette réunion que nous nous sommes retrouvés à Bondoukou, le lendemain, pour expliquer aux militants cet appel historique. Vous voyez donc que nous sommes à la tâche. Je ne suis pas d’accord avec le ministre lorsqu’il dit que l’appel de Daoukro profite seulement au RDR. Nous pensons que c’est toute la Côte d’Ivoire qui en profite grâce à la stabilité et au progrès qui en découleront.
Pour le ministre Adjoumani, vous êtes associé au FPI car vous étiez avec le dissident Kouassi Manou qui a reçu Affi N’Guessan. Réaction ?
Les résultats des dernières Municipales, les seules auxquelles le RDR a participé à Tanda, parlent d’eux-mêmes. Ce parti qui avait eu environ 6 % au premier tour de la Présidentielle remporte les Municipales avec 50 % contre le doyen des maires du PDCI qui a passé 28 ans à la tête de Tanda. Pourtant, nous avions perdu en RHDP au deuxième tour de la Présidentielle. Des cadres du PDCI se sentent menacés par cette percée du RDR qui continue de tendre la main à tout le monde, comme le recommande le président Ouattara qui prône le vivre-ensemble. Fort de cette attitude, beaucoup de nos frères, naguère hostiles au RDR, sont aujourd’hui disposés à faire campagne à nos côtés pour la réélection du président dès le premier tour.
Monsieur le maire, que faites-vous concrètement pour promouvoir l’appel du président Henri Konan Bédié dans le département de Tanda ?
À la demande du bureau politique, le 7 octobre, et sous la diligence de la ministre Kaba Nialé, notre leader régional, tous les élus du RDR de l’Est travaillent de concert avec leurs frères du PDCI et des autres partis alliés, sur l’appel de Daoukro pour la réélection du président Ouattara. Monsieur Adjoumani n’est pas à sa première manœuvre de délation. Il a même menacé de mettre son rouleau compresseur contre moi et m’empêcher de travailler. C’est pourquoi je ne suis pas surpris, mais étonné de voir que pendant que de petites communes ont vu la contribution de l’Etat dans leur budget 2015 s’améliorer, celui de Tanda est resté identique à 2014.
Quel bilan dressez-vous depuis que vous êtes à la tête de la commune ?
Contrairement aux allégations de monsieur Adjoumani qui soutient que Tanda recule, nous avons, en un an et demi, un bilan très flatteur. Tanda a aujourd’hui la seule école en Côte d’Ivoire qui donnera des diplômes américains aux élèves. Les enseignants sont arrivés des États-Unis. L’école a ouvert ses portes cette année. Notre police municipale a reçu des véhicules américains. Le 13 octobre dernier, nous avons offert un bâtiment de 9 classes à l’EPP Tanda 2. Les trois dispensaires de la commune ont été réhabilités et équipés. Nous avons doté Tanda d’une radio qui est écoutée jusqu’à la frontière ghanéenne. Les dépôts sauvages d’ordures qui inondaient la ville ont tous été enlevés…
OSSÈNE OUATTARA
Source : Le Patriote du jeudi 23 octobre 2014.
QUE TOUS LES FILS DU GRAND ZANZAN SOIENT UNIS POUR LA REGION