Similimi, un petit village de la sous-préfecture de Bondoukou, à environ 430 km d’Abidjan. Depuis 2008, les 400 âmes de cette localité cohabitent avec des engins aux bruits assourdissants. Du fait de leur proximité (300 m) avec une mine de manganèse.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que Taurian, entreprise indienne exploitant les mines, travaille au mépris du code minier ivoirien. En son article 68, il est écrit que « … l’occupation de ces terrains donne droit à indemnité au profit du propriétaire du sol ou de l’occupant légitime. Le simple passage sur ces terrains n’ouvre pas droit à l’indemnité si aucun dommage n’en résulte. Toutefois, le passage répété qui cause désagréments, dommages ou troubles de jouissance donne droit à une juste rétribution négociée d’accord parties le cas échéant avec l’arbitrage de l’administration des mines ». Ou encore l’article 77 : « Tout titulaire d’un titre minier ou bénéficiaire d’une autorisation d’exploitation de carrières, avant d’entreprendre quelques travaux que ce soit sur le terrain dans le cadre du titre ou de l’autorisation, doit préparer et soumettre à l’approbation de l’administration des Mines et de l’administration de l’Environnement et de tous autres services prévus par la réglementation minière, une étude complète d’impact environnemental, et un programme de gestion de l’environnement comprenant un plan de réhabilitation des sites et leurs coûts prévisionnel (…). En vue de préserver la santé et le bien-être des populations riveraines des sites miniers, des contrôles périodiques seront effectués. D’une part par le titulaire du permis d’exploitation ou de l’autorisation, à ses frais. D’autre part, par l’administration minière et le cas échéant par un organisme international spécialisé en la matière désigné par l’administration minière. En cas de pollution hors normes constatées, les frais de contrôle, de vérification ultérieure et les amendes y afférentes seront imputés au titulaire du permis ou de l’autorisation (…) ».
Dans la région de Bondoukou, les pratiques de la société Taurian sont loin de respecter les dispositions prévues par la loi. Les autorités gouvernementales semblent complices des agissements de la multinationale indienne. Le comité de suivi du cahier des charges promis n’a pas vu le jour. Les 400 âmes de Similimi ne savent plus à qui s’en remettre pour avoir gain de cause. Elles assistent, impuissantes, à la destruction de leurs terres.
Grâce aux responsables de zanzan.ci, une chaîne de télévision internationale a publié un article sur le manganèse de Bondoukou. Cliquez sur france24 pour lire le texte.
OSSÈNE OUATTARA