Samedi 7 juin, l’Association des jeunes lobi unis des 7 rameaux d’Attécoubé (AJLA), à Abidjan, a organisé une fête pour rendre hommage à ses membres féminins. Le foyer des jeunes de la commune (lieu des festivités) a enregistré du monde. Les ressortissants de la région du Bounkani sont venus de tous les autres quartiers de la métropole. Au nombre des invités, Dah Désiré (député de Bondoukou, le parrain d’honneur), Camara Moumouni (3ème vice-président du Conseil régional du Bounkani, représentant le directeur général de la SOGEPIE), Sib Doum (représentant madame Lassana Palenfo, la marraine), Danho Paulin (maire d’Attécoubé).
Les chefs lobi des communes d’Abidjan se sont associés à la fête. Leur présence n’a pas échappé au président de l’AJLA. « Votre présence démontre l’attachement que vous portez à notre association. Nous vous en sommes gré », a remercié Noufé Simplice. Poursuivant, il a situé les objectifs de son association. « Depuis sa création, elle n’a cessé de prendre des initiatives afin de consolider, d’une part, les liens de fraternité entre les membres de notre communauté ethnique et d’autre part, les liens de citoyenneté à l’intérieur de notre commune ».
Pourquoi une fête dédiée aux femmes ?
Pour le premier responsable de l’AJLA, la décision d’honorer les femmes n’est pas fortuite. Donnant la raison, Noufé Simplice a fait une incursion dans la société traditionnelle lobi. « Un proverbe lobi soutient qu’un enfant sans père est à demi orphelin. Mais un enfant sans mère est un orphelin entier. Car la bonté d’un père est plus haute que la montagne, tandis que la bonté d’une mère est plus profonde qu’un océan ». En clair, la mère jouait un rôle très important dans la société traditionnelle des tribus du rameau lobi. Elle faisait partie des principaux piliers structurant la société. Chez les Lobi, l’importance du rôle de la mère ne date pas d’aujourd’hui.
La fête du samedi a donc servi de prétexte pour « non seulement réitérer notre profonde gratitude envers celles qui nous ont donné la vie mais surtout, les remettre au cœur des préoccupations quotidiennes », a justifié le président. Avec le temps, le statut et rôle des femmes ont changé. Mais comme la société traditionnelle, leur détermination à contribuer au bien-être de leur famille est la même.
Ce qui a surtout réjoui le député Dah Désiré, c’est la présence des chefs lobi. L’un assis à côté de l’autre. Signe que l’AJLA a de « l’avenir. Car elle s’est bâtie sur un fondement moral : la cohésion sociale ». La remise de cadeaux a clos la fête.
Dans la définition de l’AJLA, les 7 rameaux renvoient aux ethnies attenantes au lobi. Birifor, lohon, lorhon, …
Ossène Ouattara