Le Gontougo, une des régions du pays qui détient le triste record en matière de violation des droits de l’enfant. En moyenne, un enfant subi une violence sexuelle par semaine. Pour le seul mois de novembre 2012, plus de 300 cas de sévices corporels relevés. Ce chiffre est loin de résumer les torts massifs faits aux plus petits.
A l’inspection primaire de Bondoukou 1, environ 3 600 enfants scolarisés n’ont pas d’extrait d’acte de naissance. Même réalité dans les autres localités de la région. Et dire que l’Etat affirme avoir ratifié et signé la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant (CDE). En clair, les instruments juridiques de protection de ces droits, bien qu’existants, demeurent inconnus. Que faire ?
Asket Joseph, directeur régional du ministère de la famille, de la femme et de l’enfant, en collaboration avec l’ONG Notre Grenier, avec l’appui financier de l’organisation internationale Save the children, a pris le taureau par les cornes. La commémoration, hier mercredi 12 décembre, de la 23ème Journée mondiale des droits de l’enfant lui a servi de prétexte pour sensibiliser parents, autorités administratives, …sur les violences faites aux enfants. Aussi, a-t-il exhorté au respect des textes de la CDE.
L’édition 2012 a eu pour thème « Les violences faites aux enfants ». Asket Joseph a présenté la version préliminaire de la politique nationale de protection de l’enfant pour les 3 années à venir. A retenir 4 grands axes : la prévention, l’assistance, la lutte contre l’impunité et les stratégies organisationnelles. La mise œuvre de ces orientations permettra, selon lui, de combattre toutes formes de violence contre les enfants. « Je demande aux acteurs intervenant dans la protection, la défense et la promotion des droits de l’enfant de s’approprier cette politique nationale ».
Au nom du préfet, Gnangbi Victor, 1er secrétaire général de la préfecture, a invité à la méditation de cette pensée de Victor Hugo : « Un enfant qu’on enseigne est un homme qu’on gagne ». Moralité, « à la place de la machette, donnez un livre à votre enfant ! ». Gnangbi Victor a conclu son propos par ces termes. « Reconnaissez que maltraiter un enfant, c’est maltraiter Dieu ! ».
Rosemonde Desuza