En 2008, plus de 200 femmes travaillaient dans les mines de manganèse de la société Taurian, à Bondoukou. Âgées entre 21 et 50 ans, certaines ont dénoncé leurs conditions précaires de travail. D’après elles, le respect de leurs droits est le dernier souci de l’entreprise indienne.
Comme preuve de la « maltraitance » dont elles seraient victimes, le licenciement « abusif » de 111 employées. Renvoyées sans préavis. Aucune mesure d’accompagnement. Après 6 mois sur la touche, ce sont des âmes affligées qui espèrent toujours un hypothétique dédommagement. Convoquée par l’Inspection du travail afin de les rétablir dans leurs droits, Taurian a promis les réengager. Promesse non tenue.
Les travailleuses, 162 aujourd’hui, donnent leur peine dans les mines de manganèse sans contrat valable. Elles sont à la merci de la canicule pour 24 000 F CFA chaque quinzaine. « Nous sommes exposées au soleil, sans gants ni bottes. Pas de cache-nez adaptés contre la poussière que nous respirons tous les jours. Nous n’avons pas de lunettes pour éviter nos yeux des éclats de pierres. Pas de tenues appropriées… », s’est indigné une ouvrière.
Reparties en plusieurs groupes de 4 personnes sur les sites d’exploitation, certaines sont chargées de concasser les pierres extraites du sol. Avec des marteaux pour seuls outils. D’autres femmes en assurent le tri. « C’est un travail difficile parce que les cailloux qui proviennent du sol sont couvertes de boue. Il faut d’abord les essuyer avant de les concasser manuellement », affirme une quadragénaire, consciente des risques de cancer auxquels ses camarades et elle sont exposées.
Autre chose déplorée par ces femmes, leur transport vers les sites d’extraction. C’est dans des camions que Taurian les entasse. Les accidents ne sont pas bien loin.
MISS JOCELYNE