A Bondoukou (dans le Nord-Est de Côte d’Ivoire), des responsables de restaurants et maquis ont pris part, vendredi, à une réunion d’information sur les mesures pour éviter la fièvre Ebola. Initiée par la direction régionale des Eaux et forêts, la rencontre vise à amener ceux qui vendent de la nourriture à observer les règles de prévention arrêtées par le gouvernement contre cette maladie. Elle sévit actuellement dans 3 pays voisins à la Côte d’Ivoire : Guinée, Sierra Leone, Liberia.
Mesures arrêtées
Face à la menace qui plane sur la Côte d’Ivoire, le gouvernement a pris des mesures. Entre autres, l’interdiction de chasser du gibier : singes, chimpanzés, chauves-souris, agoutis, etc. Il est déconseillé de manipuler et consommer des animaux morts de causes inconnues, ou retrouvés malades en brousse.
Le directeur régional des Eaux et forêts, Agboli N’Guessan, a fait savoir que ces mesures touchent également les animaux sauvages domestiqués. Le Lieutenant-colonel a exhorté les participants à s’orienter vers d’autres activités en attendant la maîtrise complète de la fièvre Ebola, maladie mortelle.
Agboli N’Guessan a prévenu : ses agents mettront tout en œuvre pour veiller au strict respect des mesures prises. Ils effectueront régulièrement des missions sur le terrain. Et les contrevenants seront mis aux mains de la justice.
Par ailleurs, 50 kg de viande de brousse ont été incinérés ce même vendredi. Une marchandise saisie à bord d’un véhicule de transport en commun par les Eaux et forêts, à Flakièdougou (environ 30 km de Bondoukou).
Modes de transmission de la maladie
La fièvre Ebola est une maladie tropicale infectieuse. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les chauves-souris frugivores sont les hôtes naturels du virus Ebola. Celui-ci s’introduit dans la population humaine après un contact étroit avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques d’animaux infectés : chimpanzés, gorilles, chauves-souris frugivores, singes, antilopes porcs-épics retrouvés malades ou morts dans la forêt tropicale.
Le virus se propage ensuite par transmission interhumaine, à la suite de contacts directs (peau lésée ou muqueuses) avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques de personnes infectées, ou avec des surfaces et des matériaux. Par exemple, linge de lit et autres vêtements contaminés par ce type de liquides.
Des agents de santé se sont souvent infectés en traitant des cas suspects ou confirmés de maladie à virus Ebola. Cela s’est produit lors de contacts étroits avec les patients, lorsque les précautions anti-infectieuses n’ont pas été strictement appliquées.
Les rites funéraires au cours desquels les parents et amis du défunt sont en contact direct avec la dépouille peuvent également jouer un rôle dans la transmission du virus Ebola. Les sujets atteints restent contagieux tant que le virus est présent dans leur sang.
Les symptômes
La durée d’incubation, c’est-à-dire le temps écoulé entre l’infection par le virus et l’apparition des premiers symptômes, varie de 2 à 21 jours. Tant qu’ils ne présentent pas de symptômes, les sujets humains ne sont pas contagieux. Les premiers symptômes sont une fatigue fébrile à début brutal, des douleurs musculaires, des céphalées et un mal de gorge. Ils sont suivis de vomissements, de diarrhée, d’une éruption cutanée, de symptômes d’insuffisance rénale et hépatique. Et, dans certains cas, d’hémorragies internes et externes : saignement des gencives, sang dans les selles. L’Ebola est mortel.
OSSENE OUATTARA