Dans le cadre du plan accéléré de lutte contre les mariages précoces, guides religieux et leaders communautaires de Bondoukou, Tanda, Transua, Koun-Fao et Tankessé se sont engagés, mercredi, à combattre le phénomène dans la région de Gontougo. « Nous prenons l’engagement de mobiliser nos communautés pour soutenir les actions du gouvernement et des institutions internationales dans la lutte contre les mariages précoces. Nous demandons à nos pairs de s’engager dans la lutte contre les mariages précoces en refusant de les célébrer », ont-ils ensemble déclaré, en présence de Kouamé Kalidja, secrétaire général 1 de la préfecture.
Les conclusions d’une enquête démographique et de santé réalisée en Côte d’Ivoire, en 2012, montrent qu’une adolescente sur 5 (âgées entre 16 et 19 ans) est soit mariée, soit en situation d’union avec un homme. La même étude révèle qu’une femme mariée sur 3 est âgée de moins de 18 ans.
La secrétaire générale de préfecture a dénoncé le phénomène. Pour Kouamé Kalidja, il constitue « un drame, eu égard aux conséquences graves ». L’administratrice a salué l’engagement des leaders communautaires et les guides religieux, ainsi que le soutien du Système des Nations Unies à lutter contre le fléau.
Le coordonnateur du bureau du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) de Bouaké, Ané Ambroise, a insisté sur la nécessité de prévenir le mariage des jeunes filles par l’éducation et la scolarisation. Afin de « contribuer à protéger leurs droits et aider à réduire les risques de violences, de grossesses précoces, d’infection au VIH, de décès et d’invalidité maternelle ». Idem pour le directeur régional de la Famille, de la femme et de l’Enfant de Gontougo. « Au moment où le monde entier s’active contre toutes les formes de violences basées sur le genre, je voudrais vous inviter tous, hommes, femmes, jeunes, enfants, à dire non au mariage précoce », a exhorté Asket Joseph.
ANGE KOUMAN