Samedi 8 décembre. Les Gbin de la ville de Bondoukou ont sacrifié à la tradition en accomplissant le rituel du « dagafiago » ou « culte du feu ». Cérémonie qui marque la fin et le début de la nouvelle année chez ce peuple « fondateur » de la « ville aux mille mosquées ».
Rien n’a changé pour l’édition 2012. Libations, prières, vœux et offrandes aux ancêtres ont été les temps forts de la célébration. La veille, tout a commencé par l’apport de fagots au chef de la notabilité gbin. Signe de soumission à celui qui, le lendemain, va implorer les mânes des ancêtres dans la case sacrée. Maison que la rumeur publique tient pour la 1ère case de Bondoukou. Symbole encore vivant de l’histoire ancienne de la ville. « Une case dans laquelle n’entrent que les hommes mariés coutumièrement », a expliqué Koffi Kouman, un des notables de Kouassi Yao Dabila, actuel chef des Gbin.
Pour s’y rendre, chaque membre de cette minorité ethnique a apporté un animal domestique en fonction de ses besoins, de ses attentes. Qui, un coq, une poule. Qui, un mouton ou un cabri.
Les Gbin, peuple animiste, ont épousé l’ère du temps. Par le passé, le feu était mis à une partie de la végétation. Cela, pour marquer officiellement le début de la saison sèche et de la chasse. Une pratique qui n’est plus d’actualité. Comme quoi, ce groupe ethnique allie bien tradition et modernisme.
Rosemonde Desuza