Qui en veut au personnel de l’éducation nationale de Bondoukou ? En l’espace de 2 mois, les domiciles de 13 enseignants et 2 éducateurs ont été cambriolés. Tous travaillant dans les lycées 1 et 2.
Pour protester contre cet état de faits, le corps enseignant de la ville a observé un arrêt de travail de 48 heures, mercredi 24 octobre dernier. Suivi d’une marche partie des lycées 1et 2 jusqu’à la préfecture. Devant Kouassi Christophe, 2ème secrétaire général de la préfecture, Traoré Abdoulaye, secrétaire général du SYNESCI et porte-parole des grévistes, a dit ceci : « Ces collègues ont perdu, en quelques minutes, le fruit de plusieurs années de durs labeurs. Nous ne dormons plus la nuit. Et la journée en classe, nous ne pouvons afficher de sérénité sachant que nos femmes et nos enfants restés à la maison peuvent à tout moment subir la colère de nos ennemis ». Si dans aucune ville du monde n’existe de sécurité à 100%, « il y a de quoi s’inquiéter quand ces attaques ciblent une corporation. Aujourd’hui, elles s’en prennent aux biens. Qu’en sera-t-il demain quand il n’y aura plus de biens à prendre ? Nous ne demandons que la quiétude, la sécurité et la sérénité pour nous adonner au travail pour lequel nous sommes à Bondoukou. C’est-à-dire Former. Le ferions-nous efficacement si nos voisins immédiats sont cambriolés ? », a-t-il poursuivi, avant de remettre une motion de protestation au représentant du préfet.
Au nom de ce dernier, Kouassi Christophe, entouré des forces de l’ordre, a affirmé compatir à la douleur des enseignants. Cependant, l’administrateur a déploré la manière utilisée par ceux-ci pour exprimer leur mécontentement. « L’insécurité est un phénomène national et vous n’êtes pas les seules victimes. Tout le monde est ciblé. J’en suis moi aussi une victime. Deux jours d’arrêt de travail pour une motion ? Soyons honnêtes ! En plus, vous n’avez pas respecté la procédure en vigueur selon les lois nationales. Pour moi, c’est ridicule une grève à 100%. Pour des éclaireurs de consciences, ce genre de comportement n’est pas bon. Sachez raison gardée ! », leur a-t-il sèchement répondu. Mais monsieur Christophe a promis remettre la motion au préfet Goun François, avant d’inviter les grévistes à reprendre le chemin des classes.
Rosemonde Desuza