Après M’bahiakro et Guiglo, Bondoukou a constitué la dernière étape de la tournée de l’Autorité pour le Désarmement, la démobilisation et la réintégration (ADDR).
Dans « la cité aux mille mosquées », samedi 12 juillet, c’était une rencontre de « haut niveau ». Autour de Fidèle Sarassoro (directeur général de l’ADDR), Paul Koffi Koffi (ministre délégué à la Défense), le Général Soumaïla Bakayoko (chef d’Etat-major des Armées), SEM Zhang (ambassadeur de Chine), Babacar Cissé (représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’ONU), et les représentants de partis politiques : FPI, UDPCI, RDR et PDCI.
Le séjour de l’ADDR a pour but de présenter les réalités du Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR). A noter 3 importants moments : la visite des ateliers de désarmement/démobilisation au camp du Bataillon de sécurisation de l’Est (BSE) où l’ADDR a montré les opérations de désarmement, de marquage et de destruction d’armes ; la visite du site de resocialisation où des ateliers ont regroupé les stagiaires autour des modules de formation en civisme, discipline, VIH/SIDA, alcoolisme et drogue, gestion de la cellule familiale et soutiens psychologiques. Enfin, l’étape de Kouassi-N’Dawa (village à quelques encablures de Bondoukou). Ici, les démobilisés ont contribué à la réhabilitation d’une école maternelle.
De fin octobre 2012 à fin juin 2014, plus de 23000 armes ont été collectées par l’ADDR, les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) et l’ONUCI sur le territoire national. Près de 50% des 74000 ex-combattants démobilisés ont été réinsérés dans différents secteurs d’activités. Fidèle Sarassoro a présenté le programme de resocialisation comme une réponse aux difficultés d’intégration sociale des ex-combattants. Plusieurs d’entre eux présentent des troubles du comportement. D’autres sont alcooliques.
En outre, fréquents les cas d’angoisse et d’anxiété. Selon Fidèle Sarassoro, « la resocialisation est le plus important programme de l’ADDR. Il redonne confiance aux jeunes démobilisés. Ce programme crée un cadre où des personnes qui se sont combattus acceptent de vivre ensemble ».
La délégation de l’ADDR a pu se faire une idée de l’impact des modules enseignés aux démobilisés. « Je veux dire merci à mes formateurs car je n’avais jamais pensé que je pouvais serrer les mains de mes ennemis d’hier. Aujourd’hui on s’accepte : on mange ensemble. On joue ensemble. Ma vie sera plus facile à mon retour chez moi », a affirmé Didier Glazegbo. Ce jeune homme est venu de Bloléquin pour un stage.
ANGE KOUMAN