Cette année, l’exportation de l’anacarde par voie terrestre vers le Ghana n’a pas eu lieu. En tout cas, pour le moment. A mi-parcours de la campagne, le Commandant du Bataillon de sécurisation de l’Est (BSE), Soro Dramane, toujours sur le qui-vive. Postés sur les pistes le long de la frontière ivoiro-ghanéenne, ses éléments sont intraitables.
Les instructions du gouvernement sont claires : interdiction formelle d’exporter vers le Ghana par la route. « Depuis le début de la campagne, nous menons des contrôles rigoureux le long de la frontière, afin d’empêcher la fuite de nos produits. Producteurs et acheteurs ne doivent pas s’attendre à un changement de la donne. Nous demandons aux opérateurs de la filière anacarde d’évacuer les derniers stocks en leur possession au port d’Abidjan. Aucune noix de cajou ne sortira frauduleusement du pays », a insisté le Commandant du BSE. Pour réussir sa mission d’empêcher les noix de cajou de sortir indûment, le chef militaire appelle les populations à coopérer. « L’anacarde est une des seules richesses de la région. Nous devons la préserver. Tout le monde doit s’impliquer dans ce combat. Lutter contre la fuite du produit vers le Ghana, c’est attirer des investisseurs à Bondoukou ».
La traite 2014 du cajou tire à sa fin. « Il reste environ 10 mille tonnes de produits entre les mains des producteurs, dans le District du Zanzan », selon Bamba Sory, chef de l’antenne régionale du Conseil du coton et de l’anacarde (CCA). Mais pas d’inquiétude, rassure-t-il. Toute la production sera achetée.
Les effets positifs de la mesure du gouvernement sont perceptibles dans la ville aux « mille mosquées ». Des acheteurs internationaux qui opéraient depuis le Ghana ont été obligés d’acquérir des terrains à Bondoukou. Ils entendent construire des entrepôts et de grands magasins pour stocker l’anacarde. Cela augure de bonnes choses. En termes d’emplois pour les jeunes, surtout.
SAMUEL DUMAS