La société African trade compagny (ATC), spécialisée dans l’achat des matières premières, reste devoir à l’Entreprise coopérative de l’agro-industrie du Zanzan (l’ECODAIZ) environ 50 millions de francs.
Information donnée jeudi 1er novembre par Pété Bini Yao, secrétaire exécutif de cette jeune coopérative. « Il reste une cinquantaine de millions pour 500 tonnes d’anacarde livrées sur une prévision de 6 000 tonnes au départ« . L’argent du dernier achat fait par African trade compagny n’a pas été payé. Au grand dam des producteurs, qui crient leur colère. « Comment pouvez-vous comprendre qu’un paysan qui vit des ventes de ses noix de cajou attende depuis plusieurs mois le paiement de son argent. Aujourd’hui, les paysans ont des problèmes. Leurs enfants ne vont pas à l’école. Ceux qui devaient aller cette année à la Mecque n’ont pu le faire. Les fêtes de la Tabaski et des ignames qui viennent de se passer ont été faites sans eux », a déploré monsieur Bini.
Conséquence : une crise de confiance entre coopérateurs. Certains accusent ECODAIZ d’inefficacité et refusent de lui livrer de l’anacarde.
BOA Bonzou, émissaire du Conseil café-cacao, a été témoin de cette affaire. Il était dans la région de Gontougo pour s’assurer de l’application effective du prix d’achat minimum garanti.
Ancienne boucle du cacao, le Gontougo a vu disparaître ses plantations. Absent des statistiques de production du binôme cacao-café, l’espoir renaît pour sa population plus de 25 ans après. Mais obtenir les cabosses « Mercedes » pour renouveler les vergers reste le problème.
Boa Bonzou a lui-même touché du doigt les difficultés éprouvées par les planteurs et les coopératives agricoles de Bondoukou. Répondant à la doléance de certains paysans voulant avoir 150 ha/an de la variété « Mercedes », monsieur Bonzou s’est voulu rassurant. « Je vais la soumettre au PCA. Nous verrons dans quelle mesure l’an prochain, le Conseil café-cacao pourra avoir une attention distribuera des cabosses dans le Zanzan ».
Aux planteurs venus nombreux l’écouter, l’émissaire a fait cette révélation : « dans 10 ans, l’offre sera inférieure à la demande. Alors je vous demande de reprendre la culture du cacao dans cette région ». D’autant que la noix de cajou, produit de substitut, connaît une traversée de désert de par sa mauvaise politique de commercialisation. D’où cet appel de Boa Bonzou aux coopérateurs : « faites confiance aux responsables de votre coopérative en leur remettant vos produits. C’est vous qui gagnerez à la fin ! ».
Rosemonde Desuza