Depuis l’ouverture de la traite 2014 de l’anacarde, 12 véhicules suspectés d’exporter frauduleusement des noix de cajou vers le Ghana ont été interceptés par les militaires. Quoi faire de ces camions en souffrance depuis des semaines au camp militaire ? Pour apporter une réponse, le Commandant des forces terrestres s’est rendu dans la « ville aux mille mosquées », hier jeudi. « Vous avez ici 12 véhicules. Je pense que si on fait la moyenne de 10 tonnes par véhicule, vous voyez aisément ce que ça fait ! », a indiqué le Général Gaoussou Soumahoro. Soit 120 tonnes de noix de cajou. Aux autorités compétentes de décider de ce qui adviendra des 12 véhicules et leurs contenus, a ajouté le Commandant. Un homme heureux qui a félicité le chef du bataillon de sécurisation de l’Est, Soro Dramane, pour cette « prise ».
La joie du Général contraste avec l’amertume des transporteurs. Joint au téléphone, Amoro Ouattara, un des responsables de la corporation, a qualifié d’abus l’action des militaires. D’après lui, aucun des camions interceptés ne transportait de l’anacarde au Ghana. « Les véhicules n’ont pas été arrêtés à la frontière. Certains ont été interceptés en pleine ville. D’autres, dans des villages, loin de la frontière », affirme le transporteur. Précisant que les camions ont été interceptés parce qu’ils avaient à leur bord des sacs estampillés « made in Ghana ».
Conscient du mécontentement d’une partie des habitants suite à l’affaire, le Commandant des forces terrestres a dit être à Bondoukou pour aussi exhorter les hommes en armes à entretenir de bons rapports avec les populations.
OSSÈNE OUATTARA