Dans la nuit du 3ème jour du séjour d’Alassane Ouattara dans le District du Zanzan, les audiences présidentielles ont débuté par une visite au domicile de Timité Mohamed Kolonga, Imam de la mosquée centrale de Bondoukou. Où des prières et des bénédictions sont dites en faveur de la Côte d’Ivoire.
Puis, à sa résidence, le couple présidentiel a reçu les femmes de Bondoukou. Celles-ci ont remercié le chef de l’Etat pour le projet de construction d’un collège et d’un lycée de jeunes filles dans les chefs-lieux des 2 régions (le Bounkani et le Gontougo).
Même si elles se réjouissent du lancement du programme de microcrédit de la Première dame en leur faveur, les femmes ont souhaité la réduction des taux d’intérêt bancaire afin qu’elles puissent entreprendre des activités commerciales.
Quant aux cadres, reçus juste après les femmes, ils ont demandé au président de la République l’installation à Bondoukou d’une unité industrielle. Et la réhabilitation des différents centres de santé.
La colère des producteurs d’anacarde
Pour ces audiences présidentielles, le monde paysan a été le grand oublié. Regroupés au sein d’une coopérative dénommée Mutuelle technique agricole du Zanzan (MUTAZA), les membres, composés de jeunes et de nombreux vieux, se sont rendus au domicile du chef de l’Etat. Croyant qu’après les cadres, ils seraient reçus. Une lettre aurait été adressée au protocole d’Etat dans ce sens, selon Pété Bini Yao, premier responsable des producteurs. Grande a été leur surprise. Les paysans n’ont pu rencontrer Alassane Ouattara. C’est avec le cœur meurtri qu’ils ont rejoint leurs domiciles.
Pour rappel, la MUTAZA est la grande plate-forme coopérative agricole du Zanzan. Elle regroupe l’essentiel des producteurs d’anacarde de la région du Gontougo. Campagne 2012 de la noix de cajou, la MUTAZA a été la seule structure paysanne du Zanzan à n’avoir pas vendu son produit au Ghana. Les autres organisations agricoles lui ont livrée une concurrence déloyale en vendant des tonnes d’anacarde au Ghana.
Pour ces raisons, Pété Bini Yao et ses amis ont cru que le président Alassane le leur revaudra en les recevant comme les autres. Désillusion !
Ange Kouman