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vendredi 13 décembre 2024
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Régionales dans le Bounkani : Tikoro Ouattara ou la force tranquille

Il est devenu président du Conseil général de Bouna depuis le 15 juillet 2011. Par arrêté du ministère de l’Intérieur, Tikoro Ouattara a remplacé Palé Dimaté à ce poste. Une nomination diversement appréciée. L’ancien conseiller pédagogique lève le point de voile sur les circonstances de sa désignation. Et donne une réponse on ne peut plus claire sur sa candidature à la prochaine élection régionale dans le Bounkani.

Tikoro Ouattara, président intérimaire du Conseil général de Bouna. Candidat "à sa propre candidature"

Tikoro Ouattara, président intérimaire du Conseil général de Bouna. Candidat « à sa propre candidature »

En nous recevant dans son bureau, lundi 24 décembre, Tikoro Ouattara a ouvert la conversation par les raisons du remplacement de Palé Dimaté, le titulaire du poste de président du Conseil général de Bouna. Elu sous les couleurs du PDCI, Palé Dimaté aurait trahi le parti peu avant la crise postélectorale de 2010. Il s’est rapproché du FPI de Laurent Gbagbo. Nommé Haute autorité de développement par ce dernier, Palé Dimaté a voulu « vendre » les membres du Conseil général au parti de l’ex-président. « En ma qualité de 2ème vice-président, je l’ai appelé pour lui dire que le chemin qu’il est en train d’emprunter est beaucoup risqué. On est PDCI ou on ne l’est pas : je suis resté dans ma position », se souvient Tikoro Ouattara.

Pour avoir refusé de suivre le président Dimaté au FPI, celui-ci convoque, en janvier 2011, une réunion « inopportune » du Conseil. A l’issue de laquelle Tikoro Ouattara et Kipounin Jacques Noufé sont démis de leur fonction.

Au 2ème tour de l’élection présidentielle de 2010, les choses changent avec l’appel d’Henri Konan Bédié lancé aux militants du PDCI à voter Alassane Ouattara. Du coup, les 2 collaborateurs d’hier sont devenus adversaires. Palé Dimaté battant campagne pour Laurent Gbagbo, et Tikoro Ouattara soutenant le candidat du RHDP. Le président Alassane est déclaré vainqueur. Avec le décret qui annulait toutes les décisions prises à partir du 4 décembre 2010 par l’ex-président, Tikoro adresse une lettre au ministre de l’Intérieur pour réclamer son poste de vice-président du Conseil général de Bouna.

Le départ en exil de Palé Dimaté et de son adjoint laisse vacants les postes de président et de vice-président. Champ libre pour Tikoro Ouattara, « chef de terre de Doropo ». Surtout que la loi dit qu’en « cas de vacance du poste de président, le 1er vice-président ou, à défaut, le 2ème vice-président assure l’intérim ». Il n’y a donc pas d’usurpation de titre, comme certaines personnes le laissent croire depuis la désignation de l’ancien conseiller pédagogique en qualité de président intérimaire du Conseil général de Bouna.

La correspondance de la Chambre des comptes de la Cour suprême, datée du 5 janvier 2012, relative au statut administratif et financier des intérimaires des collectivités territoriales est explicite à ce sujet. « Lorsque le président du Conseil général est révoqué ou démis ou suspendu, son remplaçant exerce la plénitude de ses fonctions ». Plus loin il est écrit : « Dans les cas des Conseils généraux de départements de Bouna et de Dimbokro, non seulement les intérimaires ont été désignés par arrêtés (arrêté n°196/MEMI/CAB du 15/07/2011 portant nomination de monsieur Tikoro Ouattara, 2ème vice-président du Conseil général de Bouna en qualité de président intérimaire… ». Voilà qui lève toute équivoque sur la question. N’empêche : le nouveau patron dit continuer de faire l’objet de lynchages médiatiques. Des insultes auxquelles il ne répond pas. « Je n’ai jamais écrit dans un journal pour injurier quelqu’un. Mon éducation m’en empêche », affirme-t-il.

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Est-ce que monsieur Tikoro sera candidat aux régionales dans le Bounkani ? Sur la question, sa réponse ne fait pas attendre. « Oui, je serai candidat à ma propre candidature sous la bannière du PDCI, mon parti ». Alors quand une certaine presse présente Palé Dimaté comme candidat du consensus du parti sexagénaire dans le Bounkani, l’intérimaire en rit. Il n’est pas pour la « diversion ». Dans sa région, le consensus n’a pas eu lieu. « On ne va pas à des élections là où on demande un consensus », précise-t-il. L’agitation médiatique de son adversaire ne l’ébranle pas. Le chef de terre de Doropo ne cède pas à la panique. C’est un président tranquille qui s’en remet à son bilan à la tête de la collectivité territoriale.

Tikoro Ouattara n’écarte cependant pas la possibilité d’une liste RHDP dans le Bounkani. Chose souhaitable « pour éviter les déchirements ». Des discussions seraient en cours dans ce sens avec le RDR, parti allié. Le président intérimaire veut un développement inclusif de sa région. Il a donné le ton en nommant au Conseil général 2 vice-présidents issus du PDCI et 2 autres du RDR. C’est la continuité de cette union « fraternelle » que souhaite le tribun. Pour le bonheur de tous ceux qui vivent dans le Bounkani.

OSSÈNE OUATTARA




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