L’atmosphère qui prévaut en ce moment à Bondoukou – depuis l’ouverture des candidatures pour les élections locales à venir – ne rassure personne. Hier jeudi 17 janvier, François Goun Germain, préfet de la région de Gontougo, a lancé un appel aux populations pour qu’elles sauvegardent la cohésion sociale qui s’effrite dangereusement.
A sa résidence où des populations se sont rendues pour lui présenter leurs vœux du nouvel an, l’administrateur s’est adressé aux habitants de Gontougo. « On ne peut pas empêcher quelqu’un d’avoir des ambitions. Bientôt vos listes vont sortir. Certains seront retenus et d’autres ne seront pas contents. Mais c’est ça aussi l’expression de la démocratie : l’acceptation des différences et des contradictions. Cependant, sachez qu’on peut choisir un ami mais pas un frère ! Restez vous-mêmes ! Faites en sorte que la cohésion sociale soit préservée ! », a exhorté François Goun. Aux chefs traditionnels, il leur a demandé de tenir aux jeunes, leurs « enfants », « un langage qui apaise ». Et de lancer un appel pressant aux forces de sécurité : « continuez à rassurer les populations avec le peu de matériel que vous avez ! Faites des patrouilles régulières ! La sécurité de la cité sera votre meilleure récompense ».
Prenant la parole, Nanan Adou Bibi 2, chef de la province Pinango, s’est exprimé dans un langage proverbial. « Quand on se cache dans la savane, c’est qu’on n’a plus le choix », a-t-il dit. Des propos qui traduisent l’amertume d’un corps (rois et chefs coutumiers) sans véritable statut.
Les problèmes liés à la vente de l’anacarde ont été abordés. Sur ce chapitre, le préfet a eu ces mots : « Qui vit d’espoir ne meurt pas de chagrin. Les perspectives sont bonnes. Soyez patients ! ».
Rosemonde Desuza