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vendredi 29 mars 2024
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Quand l’anacardier mobilise une communauté de chercheurs !

Avec le temps, la noix de cajou s’est imposée comme un des produits agricoles d’exportation phares de la Côte d’Ivoire. Au point où, selon Coulibaly Siaka Minayaha (directeur de Cabinet du ministre de l’Agriculture et du développement rural), « l’anacarde est une des spéculations qui portent l’espoir et l’avenir du pays ». Le produit polarise toutes les attentions. Au lancement du Programme national de recherche sur l’anacardier (PNRA), jeudi 13 juillet, à Grand-Bassam, le PCA du Conseil du coton et de l’anacarde, Bamba Mamadou, a, dans sa communication, donné des précisions sur les innovations pour rendre à la noix de cajou tout son « potentiel économique ». Ci-dessous, l’intégralité de son intervention.

Bamba Mamadou, président du Conseil d'administration du Conseil du Coton et de l'anacarde

Bamba Mamadou, président du Conseil d’administration du Conseil du Coton et de l’anacarde

 Mesdames et Messieurs, tous en vos rangs, grades et qualités respectifs,

C’est pour moi un grand honneur et un agréable plaisir de m’adresser à vous, à cette cérémonie de lancement des activités du Programme National de Recherche sur l’Anacardier. Ce programme constitue une étape décisive de la réforme de la filière anacarde ; et il marque une nouvelle ère dans la conduite de l’anacarde en Côte d’Ivoire. Il s’agit d’œuvrer à valoriser tout le potentiel économique de la culture, depuis la production jusqu’à la mise à marcher. En effet, du point de vue de la production, le verger actuel est composé de plants non sélectionnés provenant de diverses origines, avec des caractéristiques agronomiques et technologiques hétérogènes entrainant un faible niveau de rendement (500 kg/hectare contre au moins 1.000 kg/hectare en Inde et au Brésil).

Ainsi, l’accessibilité des producteurs aux plants à haut rendement (au moins 1000 kg à l’hectare) est l’une des recommandations fortes de la réforme de la filière anacarde que nous voudrions voir se réaliser dans les meilleurs délais. Pour y arriver, la filière s’est engagée dans le financement du programme d’amélioration variétale à travers le Fonds Interprofessionnel de la Recherche et le Conseil Agricoles (FIRCA) depuis 2009. Ce programme, mis en œuvre par le Centre National de Recherche Agronomique (CNRA) avait pour objectif de mettre au point des variétés capables d’améliorer les rendements à l’hectare et, par ricochet, le revenu du producteur.

Le processus de sélection massale conduit dans le cadre de ce programme d’amélioration variétale a permis de confirmer trois génotypes à haut rendement résistants aux maladies. Fort de ces résultats, le CNRA a engagé le processus de multiplication de ce matériel végétal sélectionné à travers l’installation de :

  • Trois parc à bois de 5ha chacun à Tanda, Ferké et Madinani ;
  • Trois vergers greniers de 2ha chacun à Tanda, Ferké et Madinani ;
  • Trois pépinières d’une capacité de production de 10.000 Plants/an.

Les premiers plants greffés et les graines issus de ces vergers greniers ont été distribués à des producteurs « pilotes ».  Cependant, vu le niveau élevé des besoins en plants, il est impérieux de trouver une stratégie capable d’assurer l’accès des producteurs au matériel végétal amélioré à travers un mécanisme fluide et à moindre coût, tout en se conformant au calendrier agricole.

Pour atteindre efficacement ces objectifs, le Conseil du Coton et l’Anacarde et le FIRCA ont sollicité l’expertise de spécialistes dans le domaine de l’anacardier pour réaliser un état des lieux des projets de recherche sur l’anacardier en Côte d’Ivoire, en vue de capitaliser les acquis et mieux coordonner l’ensemble des initiatives en cours.

Dans son rapport final, la mission a identifié les institutions et équipes de recherche effectivement ou potentiellement impliquées dans la recherche sur l’anacardier. Elle a également proposé les grandes lignes d’un Programme National de Recherche sur l’Anacardier dont l’objectif général est d’intensifier la production et la valorisation de l’anacarde en Côte d’Ivoire, de façon à doubler la production d’ici 2030, favoriser la transformation de toute cette production et valoriser   les sous-produits de l’anacarde. Elle a en outre proposé le renforcement des capacités des chercheurs comme une action prioritaire.

En application des recommandations de la mission sur l’état des lieux des projets de recherche sur l’anacardier en Côte d’Ivoire, avec l’appui financier du Programme d’Appui au Secteur Agricole en Côte d’Ivoire (PSAC), le Conseil du Coton et de l’Anacarde a organisé une mission de renforcement des capacités des chercheurs dans le domaine de l’anacarde en Tanzanie du 30 octobre au 14 novembre 2015. Au cours de cette même mission, la délégation a participé à la troisième conférence internationale sur le cajou (CIC) les 17 et 18 novembre 2015. Huit chercheurs et enseignants chercheurs de six institutions d’enseignement supérieur et/ou de recherche ont participé à cette mission qui a permis le renforcement des capacités des chercheurs dans six domaines prioritaires identifiés par les experts. Ces domaines sont :

  • Génétique / Sélection
  • Agronomie / Multiplication du matériel de plantation
  • Défense de la culture (Entomologie et Phytopathologie)
  • Caractérisation moléculaire (Biotechnologie)
  • Caractérisation des sols (Pédologie)
  • Génie des procédés (Transformation).

Toujours en application des recommandations de la mission sur l’état des lieux des projets de recherche sur l’anacardier, nous procédons aujourd’hui au lancement du Programme National de Recherche sur l’Anacardier (PNRA), avec trois objectifs majeurs :

  • Doubler le rendement en milieu paysan, en passant de 500 kg à 1000 kg/ha de noix de cajou et
  • Améliorer la qualité avec un KOR des noix supérieur à 48 ;
  • Accroitre le taux de transformation locale de l’anacarde.

Ainsi, j’ai foi que, fort des acquis précités, le PNRA sera le levier de l’avènement d’une chaîne de valeur réellement ajoutée pour tous les acteurs intervenant dans la filière anacarde en Côte d’Ivoire. Mieux, vu la qualité des participants à ce programme de recherche innovant qui regroupe des universitaires, des ingénieurs-agronomes et des techniciens, spécialistes dans le domaine de l’anacarde en Côte d’Ivoire, je reste confiant que les objectifs visés par le PNRA seront atteint au terme de ces années de recherche.

Avant de clore mon propos, je voudrais, au nom du Conseil du coton et de l’anacarde, adresser mes sincères remerciements au FIRCA, au CNRA, aux différents chercheurs et à leurs universités pour la qualité du travail qu’ils ont abattu pour l’élaboration de ce programme de recherche.

Je remercie également monsieur le préfet de Grand-Bassam pour son implication personnel dans toutes les actions de développement initiées dans son département.

Je n’oublie pas le PSAC pour son soutien sans faille depuis le démarrage de ce projet.

Je ne saurai terminer sans exprimer ma profonde gratitude aux représentants des partenaires techniques et financiers qui ne cessent d’apporter leur contribution au processus de développement de la filière anacarde, en se rendant disponibles, chaque fois qu’ils sont sollicités, malgré leurs nombreuses occupations. Nous sommes convaincus que chacun d’entre vous prendra une part importante dans le financement de ce vaste projet.

C’est sur cette note de remerciements que je voudrais terminer mon propos.

OSSÈNE OUATTARA




One thought on “Quand l’anacardier mobilise une communauté de chercheurs !

  1. Traore

    Salut je suis malien et je possède des champs l’anarcarde, et c’est un bon qualité donc je cherche un bon partenaire pour vendre à chaque saison, tel =+22375416835.merci pour votre compréhension

    répondre

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