Colère des habitants de Namassi. Ce village du département de Sandégué dénonce son rattachement à la sous-préfecture de Bandakagni-Tomora. Pour marquer leur désapprobation et se faire entendre du gouvernement, les populations ont eu recours à une méthode inédite : aucun habitant n’a pris part au vote référendaire du dimanche 30 octobre 2016. La médiation de monsieur le sous-préfet de Sandégué n’avait rien donné. Daouda Ouattara a choisi le jour du scrutin pour faire entendre le cri de colère des habitants. Le porte-parole de la chefferie de Namassi a donné les raisons pour lesquelles le village ne veut pas son rattachement à Bandakagni-Tomora. Ce chef-lieu de circonscription administrative n’offre pas de commodités modernes comme son voisin, qui est doté de « toutes les conditions ». Au nombre de ses infrastructures, un centre de santé, un collège, 2 écoles primaires, un château d’eau.
Daouda Ouattara a pointé un doigt accusateur sur le désormais ex-député Ouattara Aboubakar comme responsable de la situation de Namassi, peuplé de 4.000 âmes. Alors en fonction, le représentant de Sandégué à l’Assemblée nationale aurait procédé seul aux démarches administratives ayant conduit le rattachement de Namassi à Bandakagni-Tomora. Ces suspicions ont engendré une inimitié entre le parlementaire et le village.
Le porte-parole de la chefferie a tapé du poing sur la table : « Nous réclamons notre retour à Sandégué, la sous-préfecture d’origine à laquelle nous avons été détaché », a-t-il souhaité. Quant à Ouattara Aboubakar, il a dit être étonné des accusations à son encontre. Indiquant n’être mêlé à la décision de création de la sous-préfecture de Bandakagni-Tomora. En effet, cette localité a été érigée en chef-lieu de circonscription administrative sous le président Gbagbo, des années avant l’élection du député Aboubakar.
À ce jour, c’est à Sandégué, sise à environ 30 km, que les habitants de Namassi se font établir leurs actes administratifs. Ils préfèrent cela que parcourir les 12 km qui les séparent de Bandakagni-Tomora. Même paradoxe entre Sanguéhi et Yorobodi, 2 villages distants de 4 km. Les habitants du premier cité préfèrent la proximité avec Sandégué, capitale départementale située à 20 km, que de se lier à la sous-préfecture de Yorobodi.
KAMAGATÉ ABOU