
Le directeur général du Conseil du coton et de l’anacarde en séance de présentation des 2 filières agricoles
Comme l’année dernière, les filières coton et anacarde étaient à l’édition 2022 du Forum Afrique organisé jeudi 23 juin, à Paris, par le Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN) et le journal L’Opinion. Le directeur général de l’organe de régulation des 2 produits agricoles a révélé la valeur écologique de l’anacarde. « L’anacardier reste un arbre écologique introduit en Côte d’Ivoire pour reboiser les zones de savane. Nous nous battons pour avoir le crédit carbone. L’anacardier est une plante écologique qui mérite d’être récompensé par rapport à sa captation de carbone », a instruit Adama Coulibaly lors de l’atelier qu’il a animé. Si au départ les premiers plants d’anacardiers ont été introduits dans les régions Nord afin de contrer l’avancée du désert, l’arbre est progressivement devenu une source d’entrée de devises pour tout le pays. Grâce à l’Inde et au Viêt-Nam notamment.
En termes de gains pour la Côte d’Ivoire, l’anacarde assure 20% des recettes d’exportation agricoles, a indiqué Adama Coulibaly. Le produit constitue à lui seul un pan entier de l’économie au même titre que d’autres spéculations phares comme le cacao et le café. Il fait vivre les populations rurales du Nord, de l’Est et du Centre du pays. La filière offre donc d’énormes opportunités d’affaires sur lesquelles le directeur général a insisté. Entre autres, des noix disponible en quantité et en qualité, une fiscalité favorable aux produits transformés localement. Pour chaque kilogramme d’amandes blanches produites, 400 francs CFA sont versés à l’entreprise transformatrice. De plus, ces amandes sont exonérées de taxes (droit de sortie du territoire) lorsqu’elles sont exportées. Les exonérations couvrent également les équipements importés. Il est aussi instauré un mécanisme de garantie bancaire pour financer les besoins des usines en noix brutes.
Le coton ne demeure pas moins un secteur stratégique. Ici encore, il y a de place pour de potentiels investisseurs. La Côte d’Ivoire est 3e producteur africain d’or blanc. Mais 95% de la fibre sont exportés. Pour les graines de coton, ce sont 70% qui sont expédiés vers les pays voisins. Investir dans la 2e et la 3e transformation serait une opportunité d’engranger de grands bénéfices. Le besoin en trituration des graines est énorme. Les intrants (engrais et autres fertilisants, pesticides,…), indispensables à la production cotonnière, constituent un gros marché chiffré à 60 milliards de francs CFA par an. De quoi trouver de l’intérêt à les produire sur le sol ivoirien.
OSSÈNE OUATTARA