Réarmer moralement afin de donner force et envie de continuer à produire du coton, après l’action dévastatrice des jassides dans les champs durant la traite 2022-2023. Difficile tâche que le Conseil du coton et de l’anacarde (CCA) et l’Inercoton ont accomplie du 16 au 20 avril en sillonnant plus d’une cinquantaine de localités du Centre et du Nord du pays à la rencontre des producteurs.

Ici à Tahouara comme ailleurs, les producteurs ont été exhortés à continuer la culture du coton
Dans leur message de sensibilisation, les 10 équipes mises en mission par les 2 structures d’encadrement et de gestion de la filière ont rappelé aux producteurs la grande importance du coton dans l’économie de leurs régions. L’abandon de cette culture agricole aurait donc des conséquences regrettables pour tous les acteurs de la chaîne des valeurs. Notamment les populations rurales qui plongeraient dans une extrême pauvreté. Cette hypothèse n’est pas envisageable pour le gouvernement. C’est pourquoi au terme de la désastreuse campagne 2022-2023, il a apporté une aide de 72.000 francs CFA par hectare à chaque producteur impacté (soit au total près de 34,52 milliards de francs CFA) pour lui permettre de rembourser ses dettes contractées auprès des sociétés cotonnières. Un coup de pousse qui s’ajoute à la subvention de plus de 28 milliards de francs CFA pour rendre supportables les prix des engrais.

Dans son rôle de supervision des équipes de sensibilisation, Soro Moussa (PCA de l’Intercoton) a entretenu l’espoir en appelant ses collègues producteurs à interpréter la crise provoquée par les jassides comme « un accident de parcours » qui sera surmonté
Ces soutiens financiers ont été relevés puis salués par le PCA de l’Intercoton. « Ce sont des preuves que les autorités n’ont pas abandonné les producteurs de coton. L’État sera toujours là pour nous soutenir », s’est réjoui Soro Moussa. Qui a exhorté à ne pas renoncer à la culture de l’or blanc. Dans son rôle de supervision des équipes de sensibilisation aux côtés de Ouattara Gniré Mariam (directrice des productions agricoles chez le régulateur de la filière) à Tahouara, Ferké, Napié, Dassoougboho, Sarhala, Tomono, il a entretenu l’espoir en appelant ses collègues producteurs à interpréter la crise provoquée par les jassides comme « un accident de parcours » qui sera surmonté. Son optimisme vient du Centre national de recherche agronomique (CNRA) qui a mis au point 3 insecticides jugés efficaces contre l’Amrasca biguttula, le jasside responsable des dégâts dans les vergers. Dix autres produits sont en phase de test, selon les équipes de sensibilisation.
Ce qu’il faut faire
Pour la traite 2023-2024, les producteurs ne devraient plus se laisser surprendre par l’insecte. La mission de sensibilisation a mis l’accent sur les méthodes de prévention. Avant les semis, il est recommandé de préparer les sols en y épandant de la fumure organique après arrachage et destruction des vieux cotonniers. Des dates ont été indiquées pour semer les nouvelles graines : du 21 mai au 30 juin pour la zone Nord et du 1er juin au 20 juillet pour le Centre. Dès l’apparition des plants, traiter à intervalles réguliers les parcelles avec les insecticides du CNRA. Il est demandé de faire des traitements groupés par blocs ou par village pour empêcher les jassides de fuir vers le champ du voisin. Il est déconseillé de semer le dah et le kenaf dans les plantations de coton ou à proximité.

Intervenant à la clôture de la mission à Mankono, le directeur général du Conseil du coton et de l’anacarde a situé l’enjeu de l’or blanc pour les populations du Nord du pays
Mankono a constitué l’étape de clôture de cette vaste campagne de sensibilisation. Environ 500 personnes se sont réunies pour l’occasion. Apothéose rehaussée de la présence du directeur général du Conseil du coton et de l’anacarde, Adama Coulibaly.
OSSÈNE OUATTARA