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vendredi 19 avril 2024
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LÉGISLATIVES 2016 DANS LE BOUNKANI : Attention au réveil des « vieux démons » !

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À intervalles réguliers, des violences inédites se sont succédé dans la région de Bounkani, avec la ville de Bouna pour capitale. Le 24 mars, une altercation entre éleveurs et agriculteurs s’est muée en conflagration intercommunautaire sans précédent. Le bilan est élevé : environ 30 morts, dont 15 en une seule journée. Cinq éléments des forces de l’ordre figurent parmi ces victimes. Ces décès démontreront par la suite que la destruction de champs par le bétail d’éleveurs aura été l’élément déclencheur d’un conflit qui dépasse le simple antagonisme entre bouviers et agriculteurs. Des rancœurs millénaires enfouies ont refait surface chez l’une et l’autre des communautés. Chacune d’elles tendant à rabaisser sa voisine. La paix résultant de l’harmonie entre peuples s’est fragilisée, en moins d’une semaine.

Niamoin, dans le département de Doropo, mardi 15 novembre. Un banal contrôle routier dégénère. Des militaires dégainent et tuent 2 motocyclistes. La réaction des habitants ne s’est pas fait attendre. Deux malheureux gendarmes que le sort a placés sur leur chemin seront lynchés à mort.

Le rappel de ces événements n’est pas une tentative de remuer le couteau dans la plaie. Mais à prévenir tout risque de résurgence. Quand on sait les passions que suscitent les élections locales, avec le risque de violence, mieux vaut être sur ses gardes. En effet, les Législatives 2016 – comme celles de 2012 et des Régionales de 2013 où des urnes ont été saccagées – se déroulent dans un contexte où Bouna et sa région peinent à panser leurs blessures. Les cendres sont encore fumantes. La flamme de la division n’est pas totalement éteinte dans la région de Bounkani. Il suffira d’un petit vent pour raviver le feu.

À l’atmosphère générale locale lourde, s’ajoutent les mécontentements et autres frustrations nés du choix des candidats fait par les partis politiques. Le risque d’affrontement entre supporteurs de camps adverses reste élevé. À craindre que le scrutin oppose davantage les communautés entre elles. Sans doute la raison de l’exercice militaire grandeur nature mené à Bouna, du 9 au 10 décembre.

La manœuvre a impliqué environ 150 hommes des forces de défense et de sécurité. Police, gendarmerie et armée ont mené des patrouilles et procédé à des repérages de localités jugées à risque. Comme pour montrer leur présence et rassurer sur leur engagement à accompagner le processus électoral dans cette partie du pays. C’est ce qu’a confirmé le Lieutenant-colonel Otchelio Étienne, qui dirigeait l’opération. Le chef militaire a invité les leaders communautaires et la jeunesse à éviter tout acte de violence. Ça évitera à ses hommes le recours à la force pour faire respecter l’ordre avant, pendant et après le scrutin.

OSSÈNE OUATTARA




One thought on “LÉGISLATIVES 2016 DANS LE BOUNKANI : Attention au réveil des « vieux démons » !

  1. CISSE LEFFATONANT K

    IL N’Y AURA RIEN SUR LE TERRAIN CAR TOUT VA BIEN. MAIS REMARQUONS QUE BOUNA À ÉTÉ CIBLÉ PAR L’OBSERVATOIRE DE LA COHÉSION SOCIALE COMME L’UN DES 18 SITES À SURVEILLER POUR CES ELECTIONS.

    LES PARTIS ONT CHOISI DES CANDIDATS QUI PEUVENT LES FAIRE GAGNER. C’EST HEUREUX QUE LES CHEVAUX ABANDONNÉS SE SOIENT MIS DANS LA COURSE DE LEUR PROPRE CHEF. LE RÉSULTAT LES RASSURERA SUR CE QUI LEUR EST REPROCHÉ, À SAVOIR LEUR INCAPACITÉ À MAINTENIR LA PAIX QUAND ILS ÉTAIENT LES ÉLUS.

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