Le chef-lieu du District du Zanzan regorge de sites et bâtiments susceptibles d’être mis au service du tourisme. En témoigne le musée des arts et traditions. Un bâtiment à l’architecture “unique” au cœur de Bondoukou.
L’édifice s’impose de par son emplacement. Point de croisement des 4 principales artères de la ville. Ce qui est aujourd’hui le musée des arts et traditions fut en effet le 1er marché de Bondoukou. Il a cessé de l’être à la faveur de la construction, en 1971, de l’actuel marché central. Pendant 18 ans, l’édifice a été abandonné.
En 1989, le bâtiment fait sa mue (de terre cuite à son renforcement avec du ciment). Cette métamorphose n’a rien changé à son plan d’origine, selon Ouattara Bema, jeune volontaire qui s’occupe des rares antiquités du musée. « On retrouve le même plan au Mali. Précisément à Bamako et à Sikasso », apprend-il. Une jolie architecture, qui ne suscite malheureusement pas d’intérêt. Au contraire, que de légendes et de rumeurs à son sujet ! « C’est le siège des génies ! », raconte-t-on. Des affirmations rejetées en bloc par Bema. Pour qui ces histoires sont l’expression de l’aversion des masques et autres objets anciens. Il va plus loin. « Ceux qui affirment ces choses méconnaissent l’art », soutient-il.
Musée que de nom…
La conséquence du désintérêt des populations est visible. Avant la visite du chef de l’Etat dans la cité, en novembre 2012, des herbes avaient envahi l’enceinte. Les murs étaient défraîchis. Ce lieu de mémoire joue moins le rôle d’un musée. Seules les fresques d’anciens rois sur les murs de l’intérieur et les quelques masques dans le bureau du jeune volontaire permettent de lui reconnaître ce rôle. Dans la cour du bâtiment, se trouve la 1ère machine à charbon ayant bitumé la ville.
Pour son architecture “unique”, le musée des arts et traditions de Bondoukou est classé monument historique par l’Etat. Il attend de recevoir tous les honneurs dus à ce statut.
Ossène Ouattara