« Faites en sorte que nos voix ne soient pas dispersées. Parce que les présidents Alassane et Bédié ont aussi besoin de savoir si leur choix est également celui des populations », a supplié, samedi dernier, le ministre Adjoumani. C’est à l’occasion de la présentation officielle de l’équipe du RHDP pour les Régionales du 21 avril, dans le Gontougo.
Désigné tête de liste, le ministre-candidat a eu du mal à mettre en place son équipe. Et pour cause. Pour 43 places de conseillers, Kouassi Adjoumani s’est retrouvé avec 120 dossiers dans la main. Après de multiples acrobaties, chaque parti politique membre du RHDP est représenté dans le staff. Ils sont 24 conseillers issus du PDCI, parti du candidat. Le RDR y figure avec 11. Le MFA a 5 conseillers. Le FPI se contente d’un seul. La société civile est représentée dans l’équipe avec 2. Pour aller à l’assaut du futur Conseil régional, l’ossature du commando RHDP se présente comme suit : 7 femmes et 36 hommes.
Le ministre Adjoumani joue la carte de sa survie politique à cette élection. Un hypothétique mot d’ordre de la section locale du FPI à voter pour tel ou tel candidat sera décisif pour départager Babacauh Koffi Dongo et le député de Tanda. Même si celui-ci semble bénéficié du soutien des chefs traditionnels, selon Dua Kobenan, chef de la province Foumassa. En dépit des assurances des différents porte-paroles des jeunes, femmes, partis politiques composant le RHDP, FPI et société civile, Kobenan Kouassi Adjoumani ne respire pas la sérénité. Le « solitaire » Babacauh a de l’envergure. Il a de l’audience et jouit d’une popularité incontestable auprès des populations. Le ministre le sait. « Nous avons tendu la main à notre frère qui a décidé d’aller en indépendant dans ce combat, malgré le fait que sur 9 délégués du PDCI, j’ai été choisi par 8. Qu’il décide d’aller en indépendant, cela nous fait mal. Il ne faut pas que nous perdions vos voix en allant choisir ailleurs que celui que le président de la République a choisi. Je vous fais confiance et je sais que vous allez nous soutenir », a conseillé monsieur Adjoumani. Qui reconnaît la versatilité des électeurs.
Le ministre semble plus inquiet de la position ambiguë du FPI, formation politique qui compte dans le Gontougo. Que n’a pas dit le député de Tanda au sujet de Laurent Gbagbo, le fondateur de ce parti ? Sa section locale va-t-elle prendre sa revanche en appelant à voter pour Babacauh ? « C’est un sentiment de soulagement qui m’anime. J’ai servi loyalement et efficacement mon pays à divers niveaux de responsabilité. J’ai maintenant décidé de me consacrer pleinement à ma région. J’ai les capacités physiques, intellectuelles, morales et l’expérience nécessaire à cet effet. La seule chose que je demande, c’est la confiance de tous mes frères et sœurs de Gontougo. Je les rassure que j’ai le remède pour sauver notre région », rassure le candidat indépendant.
ROSEMONDE DESUZA
il ne s’agit pas de donner des discours éloquents mais de venir en aide de ce peule qui demeure toujours dans le sous développement