Ce lundi 6 janvier, la nouvelle de la mort du commandant Issiaka Ouattara (alias Wattao) a plongé dans le deuil Doropo, sa ville natale, dans la région du Bounkani. Hier mardi, de nombreux commerces sont encore restés fermés. La tristesse se lisait sur les visages. En particulier chez les jeunes, qui ont une grande estime pour l’officier supérieur de l’armée.
L’aura dont jouit Wattao auprès de la jeunesse locale n’était pas seulement liée à son statut de haut gradé. Issiaka Ouattara était aussi agent de développement, un employeur. Il est propriétaire d’une station-service et d’une boulangerie dans lesquelles travaillent une dizaine de personnes. Ses pains, très appréciés des consommateurs, sont vendus dans tout le département de Doropo et à Galgouli, la première ville du Burkina, frontalière avec la Côte d’Ivoire.
Les habitants que nous avons interrogés ont cette dernière image de Wattao à Doropo, quelques semaines avant son évacuation sanitaire aux États-Unis. À pieds, rue après rue ; d’une maison à l’autre, l’ancien commandant de la garde républicaine a sillonné presque la moitié de la ville. Saluant ceux qu’il rencontrait. Même scène au marché où il a serré des mains. Au grand enthousiasme des commerçants. Notamment les femmes. Comme si c’était une façon à lui de dire adieu aux siens.
Sentait-il sa fin proche ? Issiaka Ouattara pressentait-il qu’une fois qu’il repartira à Abidjan il ne remettra plus pieds sur sa terre natale ? Les populations sont partagées entre les interrogations et le choc provoqué par le décès de celui qui a récemment été promu Colonel-Major.
Ce mercredi, une délégation quittera Doropo pour Abidjan, selon une source. Des rencontres qu’elle aura, le programme des obsèques du chef militaire sera connu. À presque 53 ans, il était le commandant des Unités rattachées à l’état-major général des armées.
OSSÈNE OUATTARA