
Le 18 juin 2021, Touré Souleymane a été nommé ministre-gouverneur du District autonome du Zanzan par le président Alassane Ouattara
Nommé ministre-gouverneur du District autonome du Zanzan le 18 juin dernier par le président Alassane Ouattara, Touré Souleymane devient du coup une des plus importantes personnalités politiques du Nord-Est du pays. Mais depuis sa nomination, ils sont nombreux à se demander : qui est-il ?
Taciturne, si Touré Souleymane ne jouit pas d’une popularité pour son statut d’homme politique et sa dimension d’élu local (député, puis sénateur de Bondoukou), il n’est pas non plus un anonyme. Médecin gynécologue accoucheur, il totalise 27 années de pratique et possède des compétences en sénologie (étude de la structure, du fonctionnement et des maladies du sein).
Son parcours professionnel a débuté en 1993 au Centre hospitalier régional (CHR) d’Abengourou en tant que médecin-chef et gynécologue accoucheur, après la soutenance de sa thèse de doctorat en 1991 suivie de la validation des 2 premières années du Certificat d’étude spécialisée (CES) de gynécologie et d’obstétrique. Il y travaillera jusqu’en 2000. De 2001 à 2004, Touré Souleymane est affecté au CHU de Treichville où il achève ses travaux de recherches qui lui donnent le CES. Ce certificat lui permet d’exercer la fonction d’assistant hospitalier, chef de clinique à la maternité du CHU. Il en devient le responsable d’unité et de soins. Puis responsable de l’unité de sénologie et des cancers de la femme. Le médecin assure également la coordination entre le service de gynécologie et d’obstétrique du CHU et les maternités satellites de Treichville, Marcory, Koumassi, Port-Bouët et Vridi.
Le médecin et la politique
L’engagement politique de Dr Touré a commencé en 1970 sur les bancs du collège Kirman, à Abengourou. Il milite au Mouvement des étudiants et élèves de Côte d’Ivoire (MEECI) et devient membre du bureau local en 1973. Un militantisme qui se poursuivra au lycée II de Daloa, de 1974 à 1976. À la faculté de médecine d’Abidjan de 1976 à 1980, l’étudiant prend la vice-présidence du mouvement. Cette appartenance au MEECI faisait de lui militant de fait du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).
En 1993, Touré Souleymane rejoint Djéni Kobina lorsque ce dernier crée un courant rénovateur au sein du parti d’Houphouët-Boigny. L’année suivante, ce courant devient le Rassemblement des Républicains (RDR), une formation politique à part entière. Le médecin est un des fervents militants avant de gravir les marches.
De 1998 à 2014, il en a assumé les charges de secrétaire départemental (Bondoukou). De 2001 à 2012, il a été conseiller municipal (commune de Bondoukou). Aux élections présidentielles d’octobre 2010, il est directeur de campagne du candidat Alassane Ouattara. Un engagement politique qui sera récompensé par son élection au poste de député en décembre 2011. Puis vice-président de l’Assemblée nationale (membre de la Commission des affaires sociales et culturelles) jusqu’en 2016. Responsabilité qu’il a cumulée avec celle de président de l’Union parlementaire de la conférence islamique.
En octobre 2015, Touré Souleymane a revêtu son manteau de directeur local de campagne en charge de la sous-préfecture de Bondoukou. D’août 2016 à novembre 2019, il est le responsable sous-préfectoral de la coordination du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Le 24 mars 2018, il est élu sénateur de la région de Gontougo. Près d’une année après, Alassane Ouattara le nomme président du groupe parlementaire RHDP à la Chambre haute (Sénat).
Ce cadre supérieur de la santé est également membre du Conseil régional de Gontougo depuis 2013. Ses nouvelles charges de ministre-gouverneur du District du Zanzan (régions de Bounkani et Gontougo) sont une corde supplémentaire à son arc.
OSSÈNE OUATTARA