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vendredi 13 décembre 2024
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DISTRICT DU ZANZAN : Le tchapalo n’est plus la bière des pauvres

Le tchapalo en pleine fabrication

Le tchapalo en pleine fabrication

« Si le tchapalo n’existait pas, il aurait fallu l’inventé ! ». Nombreux, les clients qui prennent d’assaut, matin et soir, les bistrots où cette bière traditionnelle est vendue. Les vendeurs, eux, se frottent les mains.

On trouve des lieux de fabrication du tchapalo ou « dolo » dans presque tous les quartiers de Bondoukou et Bouna. A l’exception de ceux à forte dominance musulmane où le nombre de bistrots se compte du bout des doigts.

La boisson se vend au lieu de sa fabrication. Dans de petites paillotes construites pour les clients. Le prix du litre n’excède pas 100 F CFA. Quand celui de la bière classique dépasse 500 F CFA. Les cabanes ne désemplissent pas. Hommes et femmes – de tous âges, toutes couches sociales confondues – raffolent du tchapalo. La bière artisanale est-elle encore la boisson des pauvres ? Pas si sûr.

Le tchapalo est une spécificité féminine. Comme le « koutoukou » (l’éthanol artisanal) ou le vin de palme est l’affaire des hommes. Pendant que des femmes servent les clients, d’autres fabriquent le précieux liquide avec un ardent feu de bois. Pas de temps à perdre ! On évite de rompre la chaîne entre la fabrication et la consommation. Le client ne doit pas attendre longtemps avant d’être servi. Quant à la matière première, c’est le mil, le maïs ou le sorgho.

A Bondoukou, « ça boit le tchapalo ! ». Mais prudence ! Vu le matériel utilisé et les conditions insalubres dans lesquelles la bière est fabriquée, le risque sanitaire n’est pas à écarter. Autre souci : le niveau du dosage de l’alcool issu de la fermentation du mil ou du sorgho. Aucun instrument de mesure. N’empêche.

Le tchapalo a conquis de nombreux cœurs. L’ambiance festive dans les « tchapalodromes » en témoigne. Les adeptes attribuent même des vertus thérapeutiques à la boisson traditionnelle. Elle serait un remède contre la constipation.

Ossène Ouattara




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