La sécurité précaire qui régnait à la prison de Bouna – où sont détenus Affi N’Guessan, Lida Kouassi Moïse, Michel Gbagbo (tous de l’ancien régime) – est un vieux souvenir. Un mur d’enceinte vient d’être bâti pour empêcher les évasions.
Après les récentes évasions survenues à la prison civile (2 évasions entre juin et septembre 2012), le gouvernement a décidé de renforcer la sécurité. Pour ce faire, une muraille haute de 7m vient d’être dressée tout autour du lieu carcéral. Les travaux ont duré 6 mois.
Désormais, cette grande palissade protège les cellules des détenus et les bureaux du personnel administratif. Au niveau des hommes, les choses ont changé. Une force mixte composée de policiers, gendarmes, militaires, et gardes pénitentiaires veille nuit et jour. « Au lieu d’une dizaine d’éléments il y a quelques mois, ils sont une trentaine à surveiller la prison », a indiqué quelqu’un qui a requis l’anonymat. En plus de ces dispositions, interdiction formelle (entre 18h et 6h30 du matin) d’emprunter la rue qui passe devant l’établissement pénitentiaire.
Le retour de la « légalité »
Fini, le temps où le régisseur se pliait aux ordres des ex-rebelles. Depuis 3 mois, la gestion de la prison de Bouna est conforme aux règles régissant les milieux carcéraux dans le pays.
Au niveau des visites aux détenus, notamment ceux politiques, des mesures ont été prises. « Il faut se faire délivrer un permis par le cabinet du juge chargé du dossier à Abidjan. Ensuite, se rendre au Parquet de Bouna où le procureur donne instruction au régisseur pour exécution », a expliqué notre interlocuteur. Et seuls leurs avocats et parents proches ont droit à ce « privilège ».
Affi N’Guessan et Lida Kouassi Moïse se porteraient bien. Quant à Michel Gbagbo, le fils de l’ex-président, il traîne un mal de dent depuis longtemps. Interrogées sur la présence de gros calibre dans leur localité, des personnes ont affirmé leur indifférence. En revanche, d’autres souhaitent le début du procès afin de permettre à ces prisonniers de se défendre. « Que les auditions commencées depuis plus de 6 mois permettent d’arriver à un procès pour que les uns et les autres soient situés sur leur responsabilité dans la crise qu’on vient de traverser ! », a souhaité K.D et dame Kambiré S. « Ce serait un autre pas vers la réconciliation, parce qu’elle ne se décrète pas », ont-ils conclu.
Récemment, 15 détenus extradés du Libéria, ont grossi la population carcérale de la prison de Bouna.
Miss Jocelyne