Bouna est érigé en région à l’issue du conseil des ministres tenu à Yamoussoukro, le mercredi 28 septembre 2011. Sa dénomination : région du Bounkani. D’où vient ce nom « Bounkani » ?

Le roi de Bouna, Djarakoroni 2, au Palais présidentiel, le vendredi 23 décembre 2011

Vers le 11^ème siècle, il existait à Bouna une chefferie détenue par un roi. Il s’appelait Haïngèrè. Le siège de cette chefferie se trouvait à Kodo, village situé à environ 60 km de Bouna. Entre Varalé et Doropo.

Haïngèrè avait une sœur nommée Mantou. Celle-ci eut une liaison avec Garzyao, un prince dagomba venu de Doloma (actuel Ghana). De cette liaison naît Bounkani, vers 1583.

Origine du nom

Garzyao venait de traverser le fleuve Volta-Noire pour rejoindre les siens. Sur l’autre rive, un émissaire du roi Haïngèrè lui annonce la naissance de son fils. L’envoyé lui demande le nom à donner au nouveau-né. Mais les bruits du fleuve coulant ont empêché la bonne communication entre les 2 hommes. Grazyao aurait répondu : « Bun bo nkane ? ». En langue dagomba, « Avez-vous encore besoin de quelque chose ? ». Des propos mal entendus par le messager. Qui rapportera au roi Haïngèrè que l’enfant s’appellera Bounkani.

Bounkani, fondateur du royaume de Bouna

Bounkani devint redoutable guerrier. Grand conquérant, il organise une armée de jeunes gens et s’installe à Lankara, village aujourd’hui appelé Dagbeko, à une vingtaine de kilomètres de Bouna.

À la fois audacieux et rusé, Bounkani évince son oncle Haïngèrè du trône et prend le pouvoir. Il jette les bases d’un nouvel État guerrier de type dagomba.

À la suite de combats l’ayant opposé aux descendants de Haïngèrè, qui voulaient récupérer le trône, Bounkani, en vue de sceller définitivement la paix avec ses parents maternels, leur a confié les fonctions de chefs de terre. Aux descendants de ces derniers, il a réservé le pouvoir politique. Jusqu’à ce jour, cet accord n’est pas remis en cause. Bounkani est aujourd’hui vénéré et adoré par les Koulango de Bouna.

OSSÈNE OUATTARA