Venus du Burkina Faso et du Ghana pour se joindre à ceux de la Côte d’Ivoire, les Lobi se sont retrouvés à Bouna, les 24 et 25 janvier, pour rendre un ultime hommage à Bitaté Hien, leur chef décédé le 8 décembre 2019. De hauts cadres issus de cette communauté étaient présents aux obsèques du patriarche. Entre autres, Hien Sié Yacouba (maire d’Adiaké et directeur général du Port autonome d’Abidjan), Da Pierre Alphonse (directeur général des Douanes), Noufé Michel (directeur des moyens généraux du Trésor et de la comptabilité publique). Le peuple Sénoufo, allié des Lobi, a été représenté au plus haut niveau.
Affaibli ces dernières années par la maladie, le chef Bitaté Hien est mort à l’âge de 92 ans. Après la levée du corps à l’hôpital général de Bouna le 24 janvier et un tour au domicile familial, la dépouille a été exposée sur le terrain du complexe sportif de la ville pour la veillée de prière. Le lendemain, après des cérémonies coutumières suivies d’un culte rendu à sa mémoire par l’église Baptiste-libre (dont il est un des pionniers à Bouna), le défunt a été conduit à sa dernière demeure.
Né vers 1927 à Bégnôdouo, dans la sous-préfecture de Doropo, Bitaté Hien a participé à la guerre d’Indochine, de 1946 à 1954. Après avoir servi sous le drapeau français durant une dizaine d’années comme sergent-chef, il retourne en Côte d’Ivoire en 1958 où il intègre la gendarmerie française. Lorsque le pays a acquis son indépendance en 1960, le sergent-chef Bitaté Hien a été le premier porte-drapeau de la gendarmerie nationale.
C’est en 1972 qu’il a pris sa retraite. Retiré définitivement à Bouna, le vieux Bitaté Hien s’est mis au service de tous les Lobi du pays.
KAMAGATÉ ABOU