Durant 3 jours, le comité local de la Croix-rouge a sillonné les villages de Motiamo, Kouassi-N’Dawa et la ville de Bondoukou pour sensibiliser les populations, singulièrement les femmes, sur la fistule obstétricale. Cette sensibilisation se donne comme la suite d’une série de manifestations autour de cette maladie. Objectif visé : la réinsertion sociale de 20 femmes (ex-porteuses de fistule) et la formation de 20 leaders religieux de la commune sur la problématique de la pathologie.
Pas un hasard si la sensibilisation a abordé la question des mutilations génitales féminines, des mariages et grossesses précoces. Pour Amadou Koffi Martin, directeur régional de la Famille, de la Femme et de l’Enfant, l’excision, les mariages précoces et forcées sont des pratiques qui contribuent au degré d’exposition à la fistule obstétricale. La bonne nouvelle, c’est qu’on en guérit. Et la prise en charge médicale, entièrement gratuite. « A ce jour, près de 70 ex-porteuses de fistules du District du Zanzan ont bénéficié d’une prise en charge gratuite », a indiqué le docteur Sékongo Dodo Roger, président du comité local de la Croix-rouge.
Maladie « honteuse », la fistule obstétricale se manifeste par l’écoulement involontaire d’urines. Une anomalie qui survient après un accouchement long et difficile. En raison des mauvaises odeurs qu’elles dégagent, les victimes font souvent l’objet de rejet par la communauté. Selon Isidore Bli, gynécologue au Centre hospitalier régional (CHR), environ 1000 femmes souffrent chaque année de ce mal, en Côte d’Ivoire. Pour s’en prémunir, les femmes enceintes sont invitées à fréquenter les centres de santé.
OSSENE OUATTARA